On attendait Wayne Rooney, Cristiano Ronaldo, Kaka et Cie pour éclabousser le Mondial de leur talent et de leur classe mais pour l'instant les sélectionneurs, par leur personnalité, leurs discours ou leurs actes, leur ont volé la vedette. Il n'y a aucune campagne publicitaire articulée autour d'eux mais certains sélectionneurs ont fait plus de bruit que leurs joueurs à l'occasion du premier tour. Comme si un simple réalisateur volait la vedette aux acteurs du box-office lors des Oscars. Et après un premier tour peu prolifique (2,15 buts par match en moyenne) et sans grandes envolées footballistiques, avec des stars pour la plupart clouées au sol, à l'image de Rooney, Samuel Eto'o ou Fernando Torres, et alors que d'autres comme Didier Drogba, Andrea Pirlo ou Arjen Robben ont entamé le Mondial blessés, les noms qui sont sortis du lot sont plutôt ceux de Maradona, Domenech, Capello ou Lippi. Maradona porte beau au bord du terrain avec son costume gris, à la demande expresse de ses filles, et il a le verbe aussi affûté que son pied gauche d'antan, servant de bouclier à ses vedettes et à la première d'entre elles, Lionel Messi, qui n'a toujours pas marqué. Florilège : «Ce serait un péché» de laisser Messi sur le banc, «personne n'arrive à 40% de ce qu'a fait Messi», «le Brésil ne joue pas bien mais gagne», «en Amérique du Sud, on ne joue pas contre des équipes comme les îles Féroé», et aussi «la place de Pelé est dans un musée» ou «espérons que Dieu fasse quelque chose pour l'Albiceleste et nous ferons le reste». Le mea culpa de Lippi Dans un tournoi où le tenant du titre (Italie) et le vice-champion (France) ont pris la porte de sortie dès le premier tour, pour la première fois de l'histoire, leurs sélectionneurs ont occupé le devant de la scène. Après le fiasco français, Raymond Domenech est devenu le sélectionneur le plus détesté de la planète. Sa morgue en conférence de presse et surtout sa pitoyable sortie ont été durement jugées par la presse mondiale. Le fait d'avoir refusé de serrer la main du Brésilien Carlos Alberto Parreira après la défaite de la France contre l'Afrique du Sud a terni le peu de crédit international qu'il avait amassé en hissant son équipe en finale en 2006. Après la piètre élimination de l'Italie, Marcello Lippi s'en est sorti avec plus de classe, endossant seul le poids de l'échec. Il s'est fendu d'une autocritique en règle, un «c'est de ma faute» que son homologue nord-coréen Kim Jong-hun avait servi après le dépeçage de son équipe par le Portugal (7-0). L'Italien qui gagne, c'est Fabio Capello. Mais pour l'Angleterre. Il tient fermement les rênes d'une équipe de jeunes milliardaires, résistant à la pression de la presse anglaise comme à celle de John Terry, capitaine déchu qui a tenté un mini-coup d'Etat tombé à plat. «Les joueurs ont le droit de parler mais ils ne peuvent pas choisir l'équipe», dit-il. En un mot : c'est moi le patron. Idrissou du Cameroun critique le sélectionneur Le Guen L'attaquant international camerounais Mohamadou Idrissou a fustigé le sélectionneur des Lions indomptables, Paul Le Guen, après leur élimination au premier tour du Mondial 2010, qui se déroule en Afrique du Sud. «Je suis furieux contre l'entraîneur. Je suis Camerounais, il y a des gens qui sont là pour nous mais ils nous mentent. Ils ne sont pas là pour le pays et c'est pourquoi on est obligé de rentrer», a déclare Idrissou au micro de la radio française RTL. Le Cameroun a quitté la Coupe du monde au premier tour après avoir essuyé trois défaites face au Japon (1-0), le Danemark (2-1) et les Pays-Bas (2-1). Le sélectionneur Paul Le Guen a annoncé juste à la fin du dernier match contre la Hollande son départ.