Au lendemain de la rencontre Algérie-Angleterre, Saadane a accordé une interview à l'APS dans laquelle il s'est auto-encensé, faisant preuve d'une légèreté incroyable d'autant plus que ses déclarations après la défaite face aux Etats-Unis contredisent ce qu'il a tenu à préciser à l'APS : «Tout d'abord, je veux apporter une précision. Je persiste à dire que, contre la Slovénie, nous avons fait un bon match et que, s'il n'y avait pas eu le carton rouge de Ghezzal, nous aurions terminé sur un bon résultat. C'est mon analyse et celle de beaucoup de techniciens présents à ce Mondial.» Lors de la conférence de presse de mercredi dernier, Saadane a affirmé que «nous avons été éliminés face à la Slovénie». Saadane poursuit dans son entretien à l'AP : «Nous avions dominé la première mi-temps et nous ne méritions pas de perdre ce match. J'étais d'ailleurs étonné d'apprendre que je devenais le bouc émissaire d'une façon injuste et ingrate, car on a oublié tout ce que nous avons fait pour cette équipe nationale pour la qualifier au Mondial. Je pense qu'il y a quelque chose derrière tout ça. Il y a une manipulation comme cela s'est passé en Coupe d'Afrique. Elle se confirme en Coupe du monde. C'est mon analyse. Je pense que le Bon Dieu fait bien les choses car ma réponse, je l'ai donnée sur le terrain. Suite aux critiques que nous avons subies après le match amical disputé à Alger contre la Serbie, j'ai dit : je donne rendez-vous à mes détracteurs en Coupe du monde. Je l'ai donné encore une fois contre l'Angleterre.» En premier lieu, Saadane semble oublier ses propres déclarations avant la qualification à la CAN et à la Coupe du monde lorsqu'il a pleuré, révélant ses craintes pour sa personne et sa famille. Ce jour-là, le coach avait fait preuve d'une modestie impropre à un sélectionneur, puisqu'il avait déclaré qu'il ne faut pas s'attendre à une qualification ni à la CAN ni à la Coupe du monde. C'est après le coup de gueule du président de la République à Oran que Saadane a changé de discours comme l'optimisme lui a été insufflé par Bouteflika qui n'a pas hésité à dire que «nous allons à la CAN et en Coupe du monde et, s'il le faut, on achètera une équipe nationale». En second lieu, l'équipe alignée face à l'Angleterre a été imposée par les supporters algériens qui étaient las des choix de Saadane. Ce dernier a abdiqué face à la pression de l'opinion publique qui ne comprenait pas pourquoi le coach ne faisait pas jouer les éléments capables d'apporter un plus à l'équipe. Mais les choix de Saadane sont impénétrables. Ces même choix, il les a imposés face aux Etats-Unis. Le résultat est plus qu'éloquent : la touche fatale qui a terrassé une belle équipe et dont certains éléments brillants sont restés sur le banc de touche. En troisième lieu, le coach national est un homme public qui assume la responsabilité des succès et des échecs et à ce titre, il ne peut être épargné par les critiques quand les critiques se justifient. Par ailleurs, l'équipe nationale n'est pas une entreprise privée pour la gérer avec des sentiments et de la complaisance. Elle est financée avec un argent public, donc doit rendre des comptes aux contribuables qui en sont des actionnaires. A. G.