Abrité annuellement par le sud de l'Ardèche, le Aestival Afrikabidon revient cette année du 14 juillet au 15 août pour une méga-rencontre 100% africaine, comme son nom le suggère si bien d'ailleurs. Organisé par une association éponyme, ce festival compte aujourd'hui plus de 22 000 adeptes et pour cause, sa programmation excellente. Destiné aux amateurs des cultures du continent noir, cet événement comprend une série de conférences qui se proposent de présenter et d'expliciter l'Afrique, et cela chaque mardi, mercredi et jeudi soir. Parmi les thématiques inscrites au programme «le bilan des 50 ans des indépendances africaines» que donnera Ahmed Baba Miske et Cheikh Omar Cissoko, «la malfaisance des ressources et de la mondialisation» par Pierre Péan, «islam, développements historiques, amalgames et dérives» par Ag Hamatou Aroudeiny et Boubeye Maïga, «les sagesses de l'islam» par Philippe Yacine et «le durable et les solutions alternatives qui existent pour une économie autonome de l'Afrique» par Pierre Rabhi. Le festival consacre également chaque lundi à une problématique comme «les ONG en Afrique» et «Afrique, berceau de l'humanité». Ces rencontres seront présidées par le professeur Henry de Lumley. Parallèlement, des stages et des ateliers d'art seront organisés pendant la manifestation pour permettre aux artistes amateurs d'avoir un aperçu du savoir-faire africain et y être initiés. Il y en aura pour tous les goûts, de la calligraphie à l'art culinaire en passant par la danse et la confection d'instruments de musique africains comme la kora et le balafon. Afrikabidon, c'est aussi un marché public alimenté quotidiennement par des artisans africains et des associations qui présenteront leurs œuvres aux festivaliers et visiteurs. Concernant l'animation musicale, tous les ingrédients nécessaires à la réussite du festival ont été soigneusement récoltés par les organisateurs et cela à travers une programmation diversifiée et riche en nouveaux sons. Pour l'ouverture de l'événement, les percussionnistes maliens se chargeront de donner le «la» avec leurs instruments atypiques. Ils céderont la place par la suite à un groupe de fusion jazz et musique traditionnelle, Gangbe Brass Band, du Bénin et Toko Blaze. Nos nationaux Aïcha Labgaa et Nabil Othmani seront aussi de la partie pour dévoiler la beauté du genre sahraoui algérien. On comptera aussi la participation d'Amadou et de Meryem ainsi que de l'inépuisable Dobet Gnahoret pour garder le rythme festif tout au long du festival. Le public sera également convié à découvrir du blues targui avec la formation éclectique Atri N'assouf qui se produira en compagnie d'Abdellah Ag Oumbadougou. En outre, les deux divas africaines Kareyce Fotso et Kady Diarra feront découvrir aux festivaliers d'autres sonorités de l'Afrique. Par ailleurs, Afrikabidon prévoit de rendre hommage à l'ex-président burkinabé Thomas Sankara lors d'une conférence animée par Joséphine Ouedraogo, Guy Delbrel et Bruno Jaffré. Bien plus qu'un festival, Afrikabidon pérennise la diffusion des cultures africaines non seulement en faisant découvrir leurs genres musicaux variés mais aussi en offrant au public la possibilité d'en savoir plus sur le continent africain. W. S.