Cette manifestation touristique et culturelle se tiendra cette année du 15 au 22 juillet prochain. C'est dans la région de Tichy, à Béjaïa, plus précisément dans la commune de Boukhelifa, que se tient la majestueuse et mystérieuse montagne de Djoua. Culminant à 1005 mètres d'altitude, celle-ci donne à ses rares visiteurs une vue d'une beauté saisissante jusqu'à l'étourdissement. Située à environ une trentaine de kilomètres de la ville, cette montagne donne aussi son nom à un festival...le Festival de Djoua. Une manifestation touristique et culturelle qui vise à faire revivre cet endroit, longtemps abandonné par les habitants et par les visiteurs. «Avec le Festival de Djoua, on s'inscrit dans une démarche de "réappropriation" de ce lieu, délaissé pendant de longues années, tout en s'inspirant du passé, du patrimoine et de l'histoire», nous expliquera Boubekeur Khelfaoui, l'initiateur du projet et chef de Djoua Construction, une entreprise de travaux publics. C'est en 1958 deux ans après le déclenchement de la guerre de libération que les habitants seront contraints de quitter le village sous les ordres de l'armée française qui l'a déclarée zone interdite. «Rien n'a été fait après l'indépendance aussi bien pour sa réhabilitation que pour arrêter l'exode», dira Abdelkrim Midrès, membre de pour la protection du patrimoine et le développement du tourisme: Djoua, organisatrice de l'événement. Réhabiliter ce village, renouer avec ses traditions ancestrales qui tendent à disparaître, «réapprendre» aux gens à emprunter à nouveau ses chemins oubliés sont, de ce fait, les objectifs tracés par l'association, qui plus qu'une manifestation culturelle, sportive ou encore touristique est une invitation au partage d'un passé plusieurs fois millénaire. Initié au cours de l'année dernière et tenu du 5 au 11 août, la 2e édition du Festival de Djoua aura lieu, cette fois-ci, du 15 au 22 juillet. «Le changement de la date est survenu à cause du Ramadhan surtout et aussi à cause de la Coupe du Monde», tiendra à préciser Youcef Khelfaoui, président de ladite association lors d'un point de presse improvisé au site du festival. C'est sous le signe de «L'échange et de l'ouverture aux autres», que cette 2e édition a été placée. En cette occasion, quelques études de projets pour le développement d'infrastructures d'accueil de touristes seront présentés. «On est porteurs de projet, on suscite des idées, on fait appel également aux experts, mais c'est à l'Etat de prendre ses responsabilités», ajoutera Boubekeur Khelfaoui. Parmi ces projets que l'association compte proposer: un fantasticable qui sera déployé à partir du pic de Djoua sur 1005 mètres au-dessus de la vallée pour offrir aux adeptes de ce loisir, une fabuleuse descente en roues libres et à grande vitesse. Il y a également la via ferrata, qui longera sur 450 mètres le flanc rocheux de la montagne au départ d'un mausolée de Imma Djoua. Puis une école de parapente, ainsi que l'installation d'un téléphérique qui facilitera l'accès à cette région. Sur le site exceptionnel de Talawines de 15 hectares se déploieront des tentes pour abriter les festivaliers et les différentes activités qui auront lieu tout au long d'une semaine. En effet, c'est dans le cadre du village artisanal que les travaux d'une vingtaine de métiers traditionnels seront exposés, dont la bijouterie, la maroquinerie, le tissage, la poterie et la couture. Des professionnels du tourisme de montagne seront également de la partie. Des chantiers seront organisés au cours de cette manifestation, leur seul point en commun sera la revalorisation des vieux métiers traditionnels qui ont existé et caractérisaient le village de Djoua durant des siècles. Construction d'une maison kabyle, fabrication du charbon de bois, Atelier de traitement de liège et repérage et délimitation des sentiers muletiers sont, entre autres, les thèmes de ces chantiers. Un autre chantier sera consacré à la construction d'une fresque symbolique géante qui représentera le logo du Festival Djoua. «Ce logo représente la tête d'une abeille. Ces villages ont une grande tradition en apiculture», nous expliquera encore un membre de l'association. Outre les activités sportives programmées, des activités culturelles ont également été prévues pour ce festival. Des espaces seront aménagés pour des débats littéraires et d'autres pour les concerts qui auront lieu chaque soir. De grands artistes et pas des moindres seront au rendez-vous, à l'image de Amazigh Kateb, Ali Amrane, Sidi Bémol, Gaâda Diwan Béchar ou encore Triana d'Alger. «Le programme qu'on a mis au point est provisoire, on attend la réponse des autres artistes», indiquera le président de l'association, Youcef Khelfaoui. «L'originalité de ce festival est due au lieu où il est organisé...une région enclavée pour le moins qu'on puisse dire. La 1re édition n'était pas vraiment une réussite», nous dira, Ghiles, un jeune étudiant. Et d'expliquer: «L'organisation n'était pas vraiment à la hauteur des aides dont ils disposaient.» Même si le festival n'est pas sous l'égide du ministère de la Culture, celui-ci bénéficie, néanmoins, de l'aide du département de Mme Toumi et celui de Chérif Rahmani, (ministère de l'Environnement l'aménagement du territoire et du tourisme). Pour ce qui est des installations, c'est Djoua Construction qui s'en charge pour la deuxième année. Il est à signaler également que des fouilles archéologiques sur le pic de Djoua seront prochainement entamées par le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques d'Alger (Cnrpah).