Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Oran : Mohamed Ouanezar Connus pour leur faiblesse de productivité et de prise en charge des bateaux qui restent en rade et en files d'attente prolongées, les ports algériens ont besoin d'un sérieux coup de rajeunissement et de remise à niveau urgents. Le port d'Oran n'échappe pas à cette situation générale de faiblesse en matière de capacité d'accueil. Cette structure portuaire répond difficilement à la forte demande de bateaux dont le traitement reste chaotique. Le personnel, notamment pour les manutentionnaires qui travaillent à plein régime et à un rythme infernal, n'arrivent pas à maintenir le rythme de traitement souhaité. Parfois, le personnel du port va jusqu'à dépasser la vingtaine de navires par jour. Le gabarit des bateaux traités par l'entreprise portuaire d'Oran EPO n'atteint pas les 80 000 tonnes. Or, la moyenne mondiale de traitement par les ports étrangers est de 120 000 t. C'est le talon d'Achille du port d'Oran, à l'instar des autres ports du pays. Pour mettre fin à cette situation, un plan de modernisation du port d'Oran a été lancé par le gouvernement, à travers le projet d'extension qui en est à sa première phase. Les travaux de cette dernière, lancés en 2010, avancent normalement, selon nos interlocuteurs. Ce projet entre dans le cadre de la perspective d'augmentation de la capacité d'accueil, de traitement et de prise en charge des navires de dernière génération et d'améliorer les moyens de transport du port. Les responsables en charge du secteur, conscients de la rivalité menaçante entre les ports de la rive sud de la Méditerranée, ont finalement lancé ce plan d'extension qui entend ériger le port au rang de structure portuaire mondiale avec, à l'horizon 2017, une capacité de prise en charge de 1,5 à 2 millions de conteneurs annuellement. Selon les responsables du port, la faiblesse de l'EPO réside dans sa capacité de prise en charge du traitement des conteneurs. En perpétuelle augmentation et croissance, le traitement des conteneurs constitue un véritable casse-tête pour les responsables de la structure. Avec des hausses de 25 à 35% au 1er trimestre, le traitement des conteneurs pourrait, en revanche, constituer le fer de lance du développement du port dans la conjoncture maritime actuelle. Actuellement, la capacité d'accueil et de traitement des conteneurs ne dépasse pas les 43 000 unités EVP par trimestre. Cependant, avec la perspective d'extension, les responsables tablent sur des prévisions de 1,5 million de tonnes de marchandises traitées d'ici l'horizon 2026, nous dit-on. Le port d'Oran qui aspire à un rang de port de transbordement servant de pont d'acheminement des marchandises, en direction des pays du Sahel notamment, devra achever d'abord son projet d'expansion qui passera par deux phases.