De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Le coup d'envoi de la saison estivale a été donné jeudi dernier sur la corniche oranaise en présence des autorités et des élus locaux de quelques stations balnéaires. La saison estivale de cette année intervient dans un contexte particulier et assez tendu. D'abord, l'annulation du Festival du raï qui draine, chaque année, des centaines de touristes étrangers et nationaux dans la capitale de l'Ouest. Ensuite, la relégation du club phare de l'Ouest qui a suscité une tension invraisemblable. Alors que les cérémonies d'ouverture de la saison estivale se déroulaient en grande pompe sur l'esplanade de la station balnéaire Bomo-plage, les autres stations relevant de la commune de Bousfer, El Ançor, Aïn El Turck et El Marsa, offraient l'image de contrées complètement délaissées et détériorées. Contrairement à la logique des autorités locales, le tourisme balnéaire, ce n'est pas uniquement les plages et la baignade. C'est aussi les villages avec leurs structures et leurs petits métiers, notamment l'artisanat à développer et à fructifier. Encore faut-il prendre en charge les besoins des plages de la corniche oranaise dont une grande partie se trouve dans un piteux état, malgré leur beauté. Pour la seule plage qui a abrité les festivités officielles d'ouverture de la saison estivale, une enveloppe de 2,5 milliards de centimes a été dégagée. Une telle somme aurait pu être dépensée pour quelque chose de plus utile. Le résultat n'est pas très reluisant. A quelques encablures de cet endroit, les rues principales de Bousfer Plage se trouvent dans un état déplorable : nids-de-poule, dos-d'âne, trous béants à même la chaussée. Le ravalement des façades, la réfection des trottoirs complètement détériorés, le reboisement des abords des chaussées, etc. sont autant d'opérations qui auraient pu être engagées il y a longtemps. La faiblesse des ressources des communes balnéaires, comme l'a clairement soutenu le wali d'Oran, Tahar Sekrane, ne permet pas aux assemblées locales d'engager la réfection des trottoirs ou le bitumage de la chaussée. C'est le cas du tronçon routier reliant le village à la plage de Bousfer qui reste dénudé complètement, détérioré et sans aucune protection sur les abords. Plusieurs enveloppes ont été dégagées, cette année, pour le réaménagement des plages, mais cela n'a pas profité à la remise en état des routes ou encore à l'embellissement des villages balnéaires et leur prise en charge. Dans ce cadre, on citera la création de 747 postes de travail dans le cadre de l'opération «Blanche Algérie» ainsi que la mise en place de 28 ateliers sous la supervision de la DAS. Seulement, d'aucuns ne comprennent l'utilité de telles mesures alors que le plus important reste à faire pour remettre à niveau nos plages et mettre en place les jalons d'un vrai tourisme balnéaire. Les potentialités existent, les moyens sont là, les compétences existent, mais les gestionnaires restent incompatibles avec les exigences du moment. «On ne peut pas demander à quelqu'un de gérer une plage, alors qu'il a passé toute sa vie dans la campagne. Tout le problème d'Oran est là», note un élu de l'APC d'Oran. Une enveloppe de plus de 120 millions de dinars algériens a été dégagée cette année au profit de 8 communes en vue d'opérations de réaménagement dont on ignore les contours et les tenants. Cette année, le nombre des plages autorisées à la baignade est passé à 31 avec l'ouverture de deux nouvelles dans à Kristel et à Aïn Franine. Les autres plages sont situées dans les communes d'El Ançor (3), Aïn El Kerma (2), Mers El Hadjadj (4), Bir El Djir (1), Arzew (2), Bousfer (7), Aïn El Turck (10) et Gdyel (2).