Forts techniquement, bien organisés tactiquement, alternant avec brio le jeu long et le jeu court, les Ghanéens ont épaté tous les observateurs lors de leur magnifique match des huitièmes de finale livré contre les puissants Américains. A aucun moment, les Ghanéens n'ont fléchi devant l'engagement physique de l'équipe américaine. Bien au contraire, les compagnons de Gyan ont fait preuve d'une supériorité technique qui leur a assuré une maîtrise totale du match. Avec un dispositif tactique réglé à merveille par le maître serbe Rajovac, les Ghanéens ont réussi à damer le pion aux Américains dès les premières minutes du match. Avec un 5-2-3 insolite mais très bien adapté sur le terrain par des joueurs ghanéens excellents dans leur secteur de jeu, le Ghana a fini par récolter une qualification historique pour les quarts de finale. A tout point de vue, les Ghanéens ont montré la voie à toute l'Afrique. Et pour cause, ce quart de final historique arraché de haute volée est le fruit d'un long travail de la Fédération ghanéenne. La stabilité qui a régné sur la barre technique des Black Stars est uniquement en Afrique. Présidée par des managers sérieux et dévoués, la Fédération de football ghanéenne a su insuffler cette dynamique à même de hisser le pays au rang des 8 meilleures nations de football au monde. Une telle performance ne peut qu'inciter l'ensemble des autres pays africains à réfléchir sérieusement sur l'exemple et l'itinéraire du Ghana. Le choix d'un sélectionneur renommé pour son sérieux et son intelligence tactique a prouvé que le pays d'Abédi Pelé ne prend nullement à la légère la participation au Mondial. Incontestablement, Milovan Rajevac a mis en place une équipe disciplinée et prête à tous les sacrifices pour réaliser des exploits. Le sélectionneur a même eu le courage de laisser sur le banc des joueurs confirmés évoluant dans les plus grands clubs d'Europe, à l'image de Muntari, le joueur de l'Inter, pour donner leur chance à des jeunes champions du monde des moins de 20 ans. Avec Rajevac, le Ghana s'est nettement démarqué des autres sélections africaines dont la mentalité rentière et l'esprit clanique ont tout simplement entraîné leurs éliminations des le premier tour. L'Algérie devra donc plancher sur l'exemple ghanéen si elle veut vraiment connaître le haut niveau. Elle doit surtout comprendre que les exploits en football ne se réalisent pas lorsqu'on a un sélectionneur qui continue à parler de l'altitude pour expliquer la piètre prestation de ses joueurs. Elle devra aussi imposer la discipline et l'ordre à des joueurs capricieux qui décident de se marier avant de partir pour le Mondial comme si une compétition internationale était une lune de miel. Le Ghana qui a évité tous ces travers récolte désormais les fruits de son travail de longue haleine. Dans leur deuxième participation à la Coupe du monde, les Ghanéens ont inscrit leurs noms sur les tablettes de l'histoire. Alors, combien de temps faudrait-il à l'Algérie pour qu'elle réalise un tel exploit ? A. S.