L'équipe nationale de football est la seule sélection, avec le Honduras, à n'avoir inscrit aucun but lors du Mondial sud-africain. Elle est également la seule équipe, avec l'Afrique du Sud, à n'avoir convoqué que trois attaquants, alors que le chiffre atteint parfois sept dans d'autres teams. Cela au moment où des attaquants de métier sont restés à la maison. Ils sont remplacés par des milieux et des défenseurs appelés pour rester sur le banc ou pour compléter la liste des sélectionnés. Il n'y a pas que cela à reprocher à l'équipe nationale, ne serait-ce que sur le plan technique, donc de coaching. Il y a également cette éternelle tendance à défendre même quand l'équipe perd. C'est tout de même rageant. Car, même pour un profane de football, une équipe reste recroquevillée en défense lorsqu'elle gagne. Et encore ! Ce n'est pas une règle, mais c'est une exception. A cela, il faut ajouter un problème de taille : il est anormal que, durant deux années –le temps que Saadane a passé à la tête de la barre technique des Verts-, l'entraîneur national n'ait pas réussi à composer une équipe-type. Pis, à quelques semaines du Mondial, les dirigeants de la fédération étaient toujours à la recherche de ces oiseaux rares susceptibles de défendre les couleurs nationales. Cette instabilité chronique, additionnée à une très mauvaise gestion du groupe, a fini par donner l'image d'une équipe partie uniquement pour le casting. Pas du tout conquérante, l'équipe d'Algérie a même donné l'impression d'aller en Afrique du Sud pour le seul besoin de figurer parmi les 32 sélections présentes. C'est même le message que Rabah Saadane a voulu faire passer aux Algériens au lendemain de chaque débâcle. Heureusement que le professionnalisme et la volonté de certains joueurs ont transcendé cet esprit défaitiste, malheureusement très présent dans l'esprit de beaucoup d'Algériens. Ils ont su chercher et trouver les ressources nécessaires pour donner une meilleure image d'une nation qui aime le football. Maintenant, tout est terminé pour la sélection nationale. Une élimination dès le premier tour est le seul résultat engrangé. Un point, c'est mieux que rien. Un nul, c'est toujours mieux qu'une défaite écrasante. C'est établi. C'est un fait. Mais il faut maintenant revenir sur terre et se poser les questions qu'il faut. Après ce bilan, il faudra bien prendre les décisions qui s'imposent. Ce n'est malheureusement pas le sentiment qui se dégage ces jours-ci dans ce mini débat autour de l'avenir de Rabah Saadane à la tête de la sélection nationale. Parfois, c'est pire que cela, lorsqu'on entend un dirigeant de la Fédération algérienne de football dire que c'est à l'entraîneur de dire s'il veut continuer. Cela prouve un sentiment d'incapacité à décider. Car, quel que soit son nom ou son rang, ce n'est sans doute pas l'entraîneur qui va décider de son avenir, d'autant plus qu'il est en fin de contrat. C'est plutôt aux responsables de tirer les leçons de tout ce qui s'est passé pendant ce Mondial et même avant. C'est à eux que revient la décision ou non de maintenir le sélectionneur en place. Dans le cas contraire, les Algériens doivent oublier l'idée de voir l'équipe nationale aller loin lors des prochaines échéances. A. B.