Dimanche dernier, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbes, a reçu les représentants du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP). Une première entrevue qui s'inscrit dans une dynamique de dialogue, promise dès sa nomination. C'est une bonne initiative, estiment les syndicalistes. Et pour cause ! Elle intervient après une grève de plusieurs mois. «Le ministre a enclenché le dialogue après une rupture de trois mois […] C'est important parce que cela devra mettre fin à une situation de conflit», a affirmé le Dr Mohamed Yousfi. Elle est censée apporter des solutions véritables aux problèmes de tout un corps qui se considère dévalorisé sur tous les plans. Le ministre a entendu les syndicalistes qui ont rappelé leurs revendications concernant la prime d'intéressement, le service civil, les concours pour la progression des carrières… et, bien sûr, le régime indemnitaire et le statut particulier dont de nombreux articles sont jugés injustes «parce qu'ils nous spolient de nos droits». Une commission mixte (ministère-syndicat), chargée de poursuivre les discussions entre les deux parties, a été installée à la fin de la réunion. Le Dr Yousfi est satisfait de cette reprise du dialogue mais il ne semble pas très enthousiaste. «Chaque fois qu'un ministre arrive, il nous promet des changements mais au bout du compte, il n'y a pas grand-chose […] Cette instabilité à la tête d'un secteur si sensible est à déplorer», soutient-il. Du côté ministère, des observateurs estiment qu'il a intérêt à régler tous les problèmes en suspens. La raison est simple : le ministre, à l'instar de ses collègues du gouvernement, devra présenter au président de la République le bilan de son secteur durant le mois de Ramadhan. K. M.