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La justice française se prononcera le 1er octobre sur la tenue ou non du procès Khalifa Son extradition vers l'Algérie est suspendue à la décision de la Cour suprême britannique
Abdelmoumene Khalifa dont les procès se poursuivent reste détenu en Grande-Bretagne. Après sa condamnation en mars 2007 par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité en Algérie dans le procès d'El Khalifa Bank par la justice algérienne qui poursuit l'instruction dans d'autres affaires liées à Khalifa Airways et Khalifa TV, la justice française devra se prononcer, de son côté, le premier octobre prochain, sur le renvoi devant un tribunal français pour banqueroute, de l'ancien magnat algérien. La cour d'appel de Versailles a mis vendredi dernier en délibéré sa décision sur le renvoi de l'affaire Rafik Khalifa, enregistrée le 3 mars dernier devant le tribunal de Nanterre pour banqueroute et détournement de fonds par une juge d'instruction, avant que le parquet ne fasse appel de cette décision. En fait, la justice française est divisée sur la tenue de ce procès devant un tribunal. La juge d'instruction de Nanterre, Françoise Méry-Dujardin, veut faire comparaître l'ancien homme d'affaires, lui reprochant des malversations qui auraient accompagné la déconfiture de sociétés du groupe Khalifa en France (Khalifa Airways, Khalifa Rent a car). Il s'agit, entre autres, de la vente ou de la cession dans des conditions douteuses de plusieurs véhicules de luxe appartenant aux sociétés Khalifa, mais aussi d'un ensemble de villas à Cannes, achetées par Khalifa Airways en juillet 2002 pour environ 37 millions d'euros et revendues moitié prix l'année suivante. Au total, 11 personnes ont été renvoyées devant le tribunal de Nanterre. Mais le procureur du parquet de Nanterre, Philippe Courroye, s'y oppose, estimant que les faits de banqueroute ne peuvent y être poursuivis car ils n'ont pas été commis sur le territoire français et ne relèvent pas de la compétence territoriale du tribunal, les sociétés visées n'ayant pas de personnalité morale propre en France. En cas de décision favorable à un procès, Rafik Khalifa n'est toutefois pas près de comparaître en France. Puisque la justice britannique a autorisé son extradition vers l'Algérie, estimant que la demande algérienne d'extradition prévaut sur celle de la France. Mais malgré cette décision du ministère de l'Intérieur britannique qui, après moult reports et une procédure qui a duré près de six années, a fini par accorder le feu vert de l'extradition d'Abdelmoumene Khalifa vers l'Algérie, ce dernier ouvre droit à un dernier recours. Sa défense a fait appel. Anita Vasisht, l'avocate de Rafik Khalifa, a estim que le Home Office a «accepté les garanties diplomatiques» du gouvernement algérien. «Nous sommes très, très inquiets», avait-elle déclaré après une discussion avec son client. Actuellement, il faudra attendre la décision de la Cour suprême sur l'appel introduit. D'ici là, les juges d'instruction à Alger et en France se surmènent à éplucher les dossiers d'un des plus grands scandales du siècle. Précisons enfin qu'une fois extradé, Abdelmoumene Rafik Khalifa bénéficiera d'un nouveau procès en Algérie. H. Y.