Commandant de la Garde républicaine depuis 2008, promu au grade de général major le 5 juillet dernier, Abdelghani Hamel prendra officiellement ses fonctions comme directeur général de la Sûreté nationale (DGSN) aujourd'hui. Agé de 52 ans, il a été pendant plus de trois ans à la tête du Groupement des gardes-frontières (GGF) au commandement de la Gendarmerie nationale. Il était également commandant régional de la Gendarmerie nationale d'Oran dans les années 2004-2005. Cette nomination, décidée par Abdelaziz Bouteflika, comme le prévoit la Constitution, met fin à la vacance du poste stratégique de DGSN qui dure depuis le 25 février, date de l'assassinat du colonel Ali Tounsi dans son bureau à Alger. Le choix d'un militaire à la tête de la DGSN n'est pas fortuit. Il répond à des exigences stratégiques, dont la poursuite du chantier de la réforme au sein de ce corps, menée par son prédécesseur. Il aura donc la lourde tâche de préserver la police de toute fragilisation et sera le rempart face aux différentes formes de criminalité, mais aussi de toute forme d'immixtion dans la gestion de la Sûreté nationale, notamment en cette période où les affaires de corruption s'accumulent en Algérie, à l'exemple de l'affaire Sonatrach, de celle du ministère des Transports ou encore celle du port. Il aura aussi à donner tous les gages de transparence pour que l'épineux dossier de l'assassinat de son prédécesseur soit mené à bien par la justice. Issu du corps de l'armée, très au fait du dossier sécuritaire, surtout lorsqu'il s'agit des frontières, de la lutte antiterroriste et de la lutte contre le crime organisé, le général Hamel, qui a une vision très pointue des sujets qu'il prend en main, aura une grande aisance à coopérer avec les services de sécurité qui mènent en parallèle des enquêtes sur les dossiers de corruption. Le général aura pour tâche essentielle de donner un nouveau souffle à la Sûreté nationale pour bâtir un corps de la police professionnel et moderne. Il faut rappeler que la nomination d'un militaire à la tête de la DGSN n'est pas une première puisque le commandement de ce corps a été attribué au colonel Bachir Lahreche sous le gouvernement Hamrouche au début des années 1990. Connu pour sa ténacité et son efficacité, le général Hamel prendra ses fonctions aujourd'hui à la tête d'une mission qui n'est pas de tout repos : relever un tout nouveau challenge. H. Y.