Photo : S. Zoheir Par Smaïl Boughazi La filière boissons en Algérie a les capacités d'aller à l'international et de conquérir de nouveaux marchés. C'est ce qu'a affirmé, hier, M. Abdelkrim Boudra, expert en marketing, lors d'une rencontre organisée par le programme de renforcement des capacités exportatrices des PME algériennes (Optimexport) et l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex) au profit des professionnels de la filière. Le conférencier a estimé, toutefois, que seules quelques grandes entreprises locales peuvent relever ce défi. Dans ce sillage, il a appelé à soutenir cette filière qui arrive à satisfaire les besoins du pays, sachant que l'Algérie importe seulement 1% des eaux embouteillées et des boissons gazeuses. Pour booster les exportations dans ce créneau, l'orateur a recommandé la mise à niveau en termes de certification alimentaire HACCP. M. Boudra évoque également une approche ciblée de la stratégie de promotion des exportations de la filière, le développement d'une expertise d'appui aux exportateurs et le développement de réelles structures dédiées à l'export. En outre, cet expert parle de la régulation du marché, de l'appropriation et du respect d'un référentiel normatif par l'ensemble des acteurs activant dans ce secteur qui sont, à ses yeux, des exigences «urgentes». Quant à la situation de la filière, M. Boudra a estimé qu'elle compte 1 467 entreprises enregistrées au niveau du CNRC, dont environ 700 unités seulement sont actives, selon l'APAB, et 400, selon l'étude de filière EDPME. A fin 2008, l'effectif de la filière est estimé, selon la même source, à près de 19 000 personnes (emplois directs). Les boissons alcoolisées (bière et vin) viennent en première position avec 31%, suivies des boissons gazeuses avec 30%, les eaux minérales et eaux de source avec 29% et les jus de fruits, nectars de fruits et eaux fruitées 10%. Pour la production de la filière, elle a été estimée à fin 2008 à près de 20 millions d'hectolitres. Quant au chiffre d'affaires, à fin 2008, il était de l'ordre de 45 milliards de DA, note M. Boudra. Le conférencier a, par ailleurs, révélé que seulement 24% des entreprises couvrent l'ensemble du pays, alors que 13% rayonnent sur la région et 63% distribuent leurs produits seulement au niveau local. S'agissant du volume des exportations de cette filière, en 2009, l'Algérie a exporté plus de 36 000 tonnes, soit la valeur de 22 millions de dollars. Les producteurs algériens ont exporté vers la Guinée, le Ghana, la France, etc. Enfin, au sujet de la consommation nationale moyenne, l'orateur a estimé qu'elle est en nette évolution, passant de 35 litres par habitant et par an en 2005 à 49 l/hab/an en 2007 et actuellement à environ 55 l/hab/an.