Synthèse de Smaïl Boughazi L'état devrait allouer des budgets conséquents dans le cadre d'une politique nationale de promotion de la production algérienne à l'international. C'est ce qu'a recommandé hier M. Jean-Jacques Rechenmann, expert du programme de relance des exportations hors hydrocarbures «Optimexport». Lors d'un séminaire intitulé «panoramas sectoriels à l'international, filière agroalimentaire», il a expliqué que l'exportation des produits agroalimentaires algériens vers les marchés étrangers nécessite de larges campagnes de marketing, financées dans un premier temps par l'Etat. S'adressant à une assistance composée ssentiellement de représentants des PME concernées par le programme, il a expliqué que cette politique consisterait à aider les PME à faire connaître leurs produits au niveau des marchés étrangers notamment ceux d'Europe, du Maghreb et d'Afrique. «Les produits agroalimentaires algériens ne sont pas commercialisés actuellement en Europe non parce qu'ils ne possèdent pas la qualité requise mais parce qu'ils sont méconnus par les distributeurs et consommateurs de ce continent», a-t-il analysé. Dans ce contexte, il précise que l'existence d'un organisme fédérateur tel que l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex) contribuera efficacement à l'élaboration et à la mise en application de cette politique nationale qui nécessite l'implication de l'ensemble des opérateurs économiques privés et publics. La certification des produits agroalimentaires algériens et la consécration d'un label «made in Algeria» contribueront efficacement, selon lui, à conquérir des marchés à l'étranger. Il déplore, dans ce contexte, le fait que la datte algérienne, notamment la «deglet nour», soit vendue à l'étranger sous des labels autres que ceux de son pays d'origine. M. Rechenmann a fait savoir enfin que pour s'introduire dans un marché étranger, les chefs d'entreprises algériennes doivent établir des partenariats avec leurs homologues locaux qui les aideront à mieux en appréhender les spécificités. Rappelons que le secteur de l'agroalimentaire, qui représente 50% de la production industrielle nationale, regroupe 17 000 PME employant 40% des travailleurs de l'ensemble de ce secteur. Il y lieu de signaler, en outre, qu'«Optimexport» est un programme algéro-français lancé en 2007 dans le but d'aider des PME algériennes à exporter leurs productions et à se positionner sur des marchés étrangers. Il est doté d'un budget de 2,3 millions d'euros et prendra fin cette année.