La Coupe du monde de football arrive à sa fin. Pour l'essentiel des 32 équipes participantes, c'est le temps des bilans. Sportif d'abord et moral ensuite. Bien sûr qu'au-delà du vainqueur, tous les enseignements seront tirés. Notamment pour les équipes qui n'ont pas atteint les niveaux espérés. C'est le cas de l'Algérie. Pour l'équipe nationale d'Algérie, il y a un double bilan à tirer. Le premier est d'ordre sportif. Là, il est d'abord malheureux de constater que l'on se dirige tout droit vers le maintien de l'une des raisons de l'échec, à savoir Rabah Saadane, qui n'est d'ailleurs pas contre. En effet, le sélectionneur national a indiqué jeudi dernier avoir donné son «accord de principe» au président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, pour rester en poste et continuer à entraîner le onze national. «J'ai donné mon accord de principe au président de la FAF pour continuer ma mission à la tête de la sélection nationale de football», a souligné Rabah Saadane à l'APS, précisant qu'il allait discuter au retour de M. Raouraoua d'Afrique du Sud, de toutes «les questions de fond liées au fonctionnement de l'EN, notamment celles ayant trait à l'organisation, la composante du staff, les objectifs et la durée du contrat». Le contrat de Rabah Saadane avec la FAF a pris fin au terme de la participation des Verts au Mondial sud-africain au cours duquel l'Algérie a été éliminée à l'issue du premier tour. Les «Fennecs» joueront un match amical le 11 août face au Gabon avant d'entamer les éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations (CAN 2012) en septembre prochain contre la Tanzanie. On ne tardera pas à connaitre le nom de celui qui sera aux commendes de l'EN. Le bureau fédéral de la FAF se réunira le 18 juillet prochain pour apporter le changement que tout le monde attend ou confirmer Saadane qui, à ce jour, n'a pas encore convaincu quant aux fables résultats de l'EN, se contentant juste de camper sur la position défensive, dans laquelle il excelle. Mais il a beau argumenter que ceux qui l'attaquent ne connaissent rien au football. Pis, comme au beau vieux temps du parti unique, on prend toute critique comme une volonté de «nuire» ou de «détruire». Pourtant, il ne pourra pas expliquer aux Algériens - y compris bien sûr aux techniciens de qualité - pourquoi il s'obstine à jouer en défense même lorsqu'il est perdant. La raison est simple : le coach national est dépassé. Non pas seulement par les évènements, mais également par le temps. Il n'y a qu'à voir les remarques des différents techniciens et spécialistes sur l'anachronisme de ses tactiques de jeu pour s'en convaincre. Ce n'est pourtant pas de l'acharnement. Si critiques il y a, c'est parce que les Algériens (journalistes, entraîneurs…) ne cherchent après tout que le bien de l'équipe nationale. Il est même clair que la sélection nationale fait presque l'unanimité. A un joueur près, les coéquipiers de Ziani ont donné une bonne image. Soit en Coupe d'Afrique, soit en Coupe du monde. Mais il est incompréhensible que des joueurs qui marquent ailleurs ne le font plus en équipe nationale. Cela prouve que quelque chose ne va pas. Pour cela, il faut plutôt regarder du côté de Saadane. Par ailleurs, il n'y a pas que Saadane qui n'a pas marché lors de ce Mondial. Un site Internet vient de nous apprendre que parmi les personnes «invitées» par l'Assemblée populaire nationale à se rendre en Afrique du Sud aux frais de l'Etat figurent des enfants de députés et des personnes étrangères à l'institution parlementaire. Et il n'y a pas qu'eux. En clair, ce ne sont pas les enfants du peuple qui sont allés supporter les Verts (même si ceux qui sont partis ont le droit d'aller au Mondial). L'explication n'est pas à chercher uniquement dans la cherté du déplacement. Elle est ailleurs. Bien sûr que la désorganisation a été maîtresse des lieux lors de ce Mondial. Il suffit de lire les comptes rendus de certains journaux pour se rendre compte que les supporters, le peu qu'il y avait, n'ont pas forcément trouvé le bonheur attendu. Certains ont même été abandonnés à leur triste sort et d'autres humiliés. Tout n'est pas noir, il est vrai. Pour beaucoup d'Algériens, le fait de voir le drapeau national flotter au pays de Mandela est une victoire en soi. Une victoire, oui, mais qui reste insuffisante. A. B.