En dehors de l'aspect sportif et des pronostics concernant «qui rencontrera qui», c'est la confrontation entre les marques qui doit valoir son pesant d'or et d'euros. Le groupe allemand Adidas, partenaire officiel de la Fifa, présent en force en phase finale de la Coupe du Monde 2010, avec pas moins de douze sélections portant les couleurs de ce prestigieux équipementier, a toutes les chances de sortir vainqueur, le 11 juillet prochain à Johannesburg. L'Espagne ou l'Allemagne, une de ces deux sélections se présentera donc en finale, sous les couleurs de cette firme en grand favori, devant l'éternel rival américain Nike, dont les couleurs sont portées par la Hollande ou Puma, l'habilleur de la sélection de l'Uruguay. A une semaine de la finale, la majorité des chroniqueurs sportifs s'attendent à une réédition de la finale de 1974 qui avait vu les Allemands sortir vainqueurs de leur duel face aux Néerlandais. Il n'est donc pas écarté que l'Allemagne et les Pays-Bas se retrouvent face-à-face, une fois encore, dans une ultime rencontre pleine de suspense. Dans le même contexte, il n'est pas écarté non plus de voir l'Espagne arriver en finale pour la première fois de son histoire. Ça sera, à coup sûr, une très bonne affaire pour Adidas! En dehors de l'aspect sportif et des pronostics concernant «qui rencontrera qui», c'est la confrontation entre les marques qui doit valoir son pesant d'or et d'euros. Adidas, historique n°1 du football, et Nike, qui revendique depuis un certain temps déjà cette place de leader, vont se livrer encore un nouveau match en Afrique du Sud, lors duquel le challenger Puma espère tirer son épingle du jeu grâce à un invité surprise, nommé Uruguay. «Adidas est la marque numéro un du football au niveau mondial. L'ambition aujourd'hui, c'est évidemment de garder cette position de leader et de dépasser les records de vente dans le football à l'occasion de la Coupe du Monde», explique Emmanuelle Gaye, porte-parole pour la France de la marque aux trois bandes. Pour cela, le groupe allemand espère beaucoup des maillots de ses «poids lourds» Allemagne et Espagne. Sans oublier, bien sûr, les ventes de chaussures de la centaine de joueurs sous contrat individuel, dont la nouvelle «F50 adizero» de la mégastar de l'Argentine et du FC Barcelone, Lionel Messi. Adidas pourra surtout s'appuyer sur le ballon officiel de la compétition, le «Jabulani». «C'est l'objet de toutes les convoitises», souligne Emmanuelle Gaye, qui rappelle les 10 millions d'exemplaires du «Teamgeist», vendus en 2006 à l'occasion du Mondial organisé en Allemagne. L'équipementier sportif allemand a annoncé, lundi dernier, tabler sur des recettes dans le football d'au moins 1,5 milliard d'euros cette année, à la faveur du Mondial 2010 en Afrique du Sud. Jusqu'à maintenant, Adidas s'était contenté d'indiquer vouloir dépasser le niveau de 2008, où les ventes dans le football avaient atteint 1,3 milliard d'euros, sur fond d'Euro en Autriche et en Suisse. Adidas, qui équipe 12 des 32 équipes en lice en Afrique du Sud, compte vendre 6,5 millions de maillots cette année. En 2006, date de la dernière édition du Mondial, le groupe bavarois en avait vendu 3 millions au total. Il est à rappeler que «Jabulani», le ballon officiel fabriqué par Adidas, est le produit lié au Mondial qui se vend le mieux à l'heure actuelle, a déclaré Markus Baumann, en charge des activités football pour le groupe. Adidas compte en vendre 13 millions d'exemplaires cette année, a-t-il ajouté. En face, la marque américaine Nike, qui équipe dix équipes lors de ce Mondial, possède comme atout, les Pays-Bas, un favori en puissance qui a réussi l'exploit d'éliminer une grosse pointure de Nike, le Brésil en l'occurrence. «Nike est leader sur le segment du football puisque avec Nike et Umbro, le chiffre d'affaires estimé (pour 2010) est de 1,9 milliard de dollars», affirme Sophie Nicolet, porte-parole du groupe en France. «C'est un chemin considérable qui a été fait depuis 15 ans, date d'entrée de Nike sur le segment du football». «Nous sommes sur le terrain. Notre priorité, c'est de travailler avec les équipes et les joueurs», expliquait ainsi, en février, le président de la marque, Charlie Denson, qui rêvait d'une finale entre le Brésil, son maillot le plus vendu en 2006, et l'Angleterre (Umbro). L'autre marque allemande Puma va jouer la carte de l'Uruguay. Contrôlée par le groupe PPR, Puma ne dévoile pas ses chiffres, mais ne veut pas, malgré tout, être laissée pour compte. «Je ne pense pas que ce soit une course à deux chevaux, mais une course à trois chevaux», insiste son P-DG, Jochen Zeitz, pour qui «le succès n'est pas basé sur la taille par rapport aux autres». Puma détient la particularité d'avoir misé clairement sur l'Afrique pour célébrer cette première Coupe du Monde sur le continent africain. «Nous utilisons le football africain et le mode de vie africain pour communiquer sur la marque Puma. C'est une plate-forme pour communiquer sur notre image», explique M.Zeitz, qui espère une croissance des ventes «à deux chiffres» dans le football pour 2010. Et si l'Afrique n'est pas encore un marché florissant, la diaspora africaine à travers le monde a plus de moyens. Illustration: l'engouement pour le maillot de l'Equipe nationale a conduit au printemps à une rupture de stock en France où il s'est déjà écoulé à quelque 50.000 exemplaires.