La Coupe du monde version 2010 aura marqué de son empreinte l'histoire de cette compétition phare du football mondial. Durant un mois, la nation arc-en ciel a été un véritable réceptacle de lumière et de chaleur pour le regroupement quadriennal du sport roi. L'Afrique du Sud s'est, de fort belle manière, acquittée de sa tâche. Premier pays africain à avoir l'insigne honneur d'abriter le Mondial de la FIFA, le pays de Mandela paraissait confiant. La mission était d'autant plus exaltante que le continent respire le football. Pourtant, l'évolution de la compétition sur le plan du résultat sportif n'était pas conforme aux espérances. Pour la première fois dans l'histoire passionnante de la Coupe du monde, on est confronté à l'élimination du pays organisateur dès le premier tour. Qu'à cela ne tienne, l'Afrique est généreuse. Et l'Afrique du Sud est un pays à l'hospitalité légendaire. Malgré l'affliction de la déception, les Sud-Africains accompagneront les pays qualifiés jusqu'au bout. Les fameuses vuvuzelas auront tonné jusqu'à l'ultime seconde d'une édition qui fera incontestablement date. Les Espagnoles, les Néerlandais les Allemands et les Argentins auront eu l'agréable opportunité de le vérifier. Le lendemain du match contre la France, les médias sud-africains ont salué la réaction honorable des Bafana Bafana, malgré leur sortie jugée prématurée du tournoi. L'ambiance du Mondial demeurera le lot quotidien des Sud-Africains. Les superbes enceintes sportives vivront des moments de grandes émotions et les rues une atmosphère de fête continue. Les puristes garderont incontestablement un souvenir indélébile de cette édition 2010 et de son cachet si particulier. Les supporters, qui ont eu la chance d'y participer au plus près, auront été marqués par la qualité exceptionnelle dans laquelle s'est déroulée la plus grande fête du sport le plus populaire sur la planète. Ils partiront la tête pleine de beaux souvenirs empreints de couleurs chatoyantes et de senteurs enivrantes. Indubitablement, la Coupe du monde en Afrique n'a pas été comme les autres. Le président sud-africain Jacob Zuma dira avec superbe que l'organisation de la Coupe du monde dans son pays était un succès sur tous les plans. Zuma a grandement fait l'éloge du sentiment d'unité nationale nourri par la compétition, qui a amené des supporteurs de toutes les races dans les stades les plus lointains. Seize ans après la chute du détestable régime de l'apartheid et les premières élections multiraciales, la Coupe du monde de football vient pour confirmer la mutation. «Les bénéfices sociaux sont inestimables. Nous avons vu une unité remarquable, un patriotisme et une solidarité entre les Sud-Africains comme jamais auparavant», dira l'ancien militant de l'ANC devenu Président. Reste que l'héritage de la Coupe du monde 2010 profite à l'ensemble du continent africain pour les décennies à venir. En attendant, la prochaine phase finale de la compétition sera brésilienne en 2014. Le «pays du football» et des cariocas devrait se surpasser pour égaler 2010. Tant la patrie de Nelson Mandela aura réussi un Mondial à part. M. B.