Photo : M. Hacène Par Rachida Merkouche Il est débordé jour et nuit, et à longueur d'année. Dans toutes les infrastructures hospitalières, le service des urgences médicales en constitue le cœur avec toute la charge qu'il supporte. Le personnel est en permanence sur la brèche, il faut faire preuve de beaucoup de conscience et de dévouement pour faire face à l'affluence des malades et soulager leur souffrance. Des cas souvent graves, parfois critiques, emplissent chaque jour le hall et les salles d'attente, mais il faut dire aussi que le personnel médical est confronté chaque jour à des malades imaginaires, ou du moins à des cas qui peuvent aisément être traités dans d'autres services. «Les Urgences», comme on les appelle communément, ont longtemps été décriées pour plusieurs raisons. Absence d'hygiène, manque cruel d'équipements et laisser-aller ont de tout temps été relevés et dénoncés par les citoyens. Les risques d'infection pour cause d'insalubrité compromettaient les soins prodigués par des médecins démotivés et par un personnel paramédical désintéressé et peu formé. La situation longtemps désastreuse tend peu à peu vers l'amélioration, on le remarque d'ailleurs notamment sur le plan de l'esthétique et de l'hygiène à la suite des aménagements opérés au niveau de ces services. L'acquisition de nouveaux équipements confirme cette rénovation annoncée maintes fois par les ministres de tutelle qui se sont succédé. Le citoyen est d'ailleurs agréablement surpris des changements effectués à plusieurs niveaux, mais cette note d'optimisme est vite réfrénée face au manque d'organisation qui continue de marquer la gestion du service des urgences au niveau de la plupart des hôpitaux, et à l'inévitable saturation en l'absence de certaines spécialités dans un certain nombre d'infrastructures. Le personnel médical se plaint d'être dépassé tandis que les malades déplorent une mauvaise prise en charge. Un éternel problème qui ne trouve pas encore de solution, et qui s'accentue encore plus durant l'été pour cause de congés annuels. Une période durant laquelle on est exposé à des risques spécifiques, tels que les infections et les intoxications alimentaires qui se multiplient à la faveur de la chaleur, ainsi que les dangers liés aux baignades périlleuses. Les sorties en bord de mer ne sont pas que plaisir, les estivants s'exposent souvent à des risques pour non-respect des règles d'usage. Le manque de vigilance en matière de nourriture et de baignades conduit souvent à des situations non souhaitables. Ce qui met le service des urgences dans un état d'alerte permanent alors que le personnel médical est réduit. Là se situe le dilemme face à une demande accrue et à un manque de personnel.