Photo : Riad Par Rachida Merkouche Le problème est récurrent et en même temps très grave. Continuellement les vaccins, les réactifs font souvent l'objet de perturbations ou souffrent d'une pénurie qui met en danger des vies humaines. Cette question est évoquée en permanence, sans pour autant trouver une issue à ce jour. La situation de rupture que connaît l'Institut Pasteur dont relève la gestion des réactifs met les malades et le milieu hospitalier dans le désarroi, sachant qu'il n'existe pas d'alternative à ce genre de produit, seul en mesure de détecter certaines pathologies. Il est clair que le service de virologie de l'Institut Pasteur n'a pas vu le stock s'épuiser et n'a pas reconstitué celui de cet élément indispensable à différentes analyses et aux diagnostics, notamment pour le sida et les hépatites. Des maladies qui peuvent évoluer et s'aggraver faute d'être détectées à temps pour être immédiatement prises en charge et soignées. De plus en plus nombreux, les malades atteints d'hépatites craignent pour leur vie et en appellent aux pouvoirs publics pour trouver un remède à cette situation. Leur état peut empirer, il suffit qu'on continue de les ignorer en faisant l'impasse sur ce problème. En l'absence de réactifs, le virus de la grippe A ne peut être détecté, le sida peut ronger des corps, des pathologies peuvent rester en souffrance. Il y a lieu de s'interroger sur la légèreté dont il a été fait preuve dans la gestion de ce consommable, une gestion qui ne manquera pas d'avoir des répercussions négatives sur la santé publique. Faute d'une intendance bien réfléchie au niveau des services concernés de l'Institut Pasteur qui est, du reste, souvent confronté à des pénuries de produits, les hôpitaux et les diverses structures de santé installés à travers le pays ne peuvent faire les analyses et le diagnostic des différentes maladies nécessitant l'usage de réactifs. Au niveau des laboratoires et dans le milieu médical, on attend désespérément et on dénonce, tout en sachant que la maladie n'attend pas. D'autant plus que le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière tarde à réagir dans le sens du règlement de ce problème. Le réapprovisionnement en réactifs risque de tarder si les pouvoirs publics se complaisent encore dans leur silence et n'y mettent pas fin en recourant à une solution propre à ce cas. Des vies sont en jeu.