Au niveau de l'Afrique, le bilan de la Coupe du monde 2010 ne peut être que mitigé. Nous sommes tous très fiers que la République sud-africain ait relevé avec brio le défi d'accueillir pendant un mois la planète foot. Mais en même temps, on a mille regrets de voir que les équipes africaines n'ont pas tenu la dragée haute dans une compétition qui était pourtant prenable. «It's Time for Africa !», proclamions-nous, reprenant le refrain de l'hymne de la compétition interprétée par la Colombienne Shakira sur un fond de musique du groupe camerounais les Golden Sounds (Zangalewa), après l'ouverture de la Coupe du monde sud-africaine le 11 juin dernier. Nous n'avons pas changé d'avis ; il ne viendra d'ailleurs à l'idée de personne de dire que c'était trop tôt pour l'Afrique d'accueillir la plus grande fête sportive du monde. La qualité de l'organisation que l'Afrique du Sud a mise sur pied interdit de penser autrement. Même les plus grands pourfendeurs du pays de Nelson Mandela, qui s'arrangeaient à n'y voir que des défauts et des inconvénients, se sont rangés pour reconnaître qu'ils s'étaient grossièrement trompés et que nous venons sans doute de vivre la plus belle Coupe du monde de football jusque-là. C'est quand on visite l'immense pays de fond en comble qu'on se rend définitivement compte que la République sud-africaine n'a absolument rien à envier aux pays occidentaux en termes de développement. D'ailleurs, plusieurs touristes européens venus pour la Coupe du monde envisagent désormais soit d'y revenir régulièrement pour les vacances, soit de s'y installer carrément. On est aussi rassuré quant à la conservation de l'héritage de la Coupe du monde en Afrique du Sud. Les beaux stades construits ou rénovés ne seront pas à l'abandon. Certains servent déjà de joutes aux grands matches du championnat professionnel local de football. Et un plan de maintenance et d'utilisation de ces enceintes avait déjà été élaboré par les autorités pour l'après-Mondial 2010. Comment pouvait-il en être autrement, dans un pays où les maillots authentiques de supporters de clubs locaux de football, de rugby et de cricket se vendent déjà en abondance, en temps normal, dans les magasins d'articles de sport ? Il a manqué simplement un supplément d'orgueil des équipes africaines pour que la fête soit totalement belle pour l'Afrique. Nous avons accueilli le monde, mais nous n'avons pas su bousculer la hiérarchie mondiale en matière de football. C'est le défi que l'Afrique doit relever dès la prochaine édition du Mondial en 2014 au Brésil. Revoir nos structures d'organisation, mieux préparer nos sélections avant cette échéance mondiale en évitant notamment la sale habitude de changement de staff technique à la veille de la compétition, pour être définitivement et intégralement au niveau des autres. E. G. S.