Sotracov et ONAB, deux entités opérant sous la coupe de la SGP production animale, semblent se mobiliser, pour alimenter, dans de bonnes conditions, le marché en viandes rouge et blanche. Aussi, et en prévision du mois de Ramadhan, elles font une offre aux bouchers, volaillers équipés de chambres froides, ainsi qu'aux petites et grandes surfaces, les invitant à rejoindre le réseau de franchisés qu'elles mettent en place pour la commercialisation, pendant le mois de Ramadhan, de poulets congelés élevés en Algérie, et de viande bovine congelés désossées. A priori, le marché que ces deux sociétés proposent est alléchant, puisqu'il s'agit de, c'est formulé dans l'offre, viandes de qualité supérieure, d'un approvisionnement régulier, de prix concurrentiels et de marges bénéficiaires intéressantes. Sotracov et Onab ont fait ainsi connaître leurs offres. Simplement, elles l'ont fait au moment où d'autres sociétés, pas forcément des concurrentes, s'intéressent à la viande fraîche que l'Etat s'apprête à importer, pour suppléer les quantités insuffisantes en viandes locales, un objectif louable. Cependant, Sotracov et Onab ne risqueraient-elles pas, dans ce contexte, de voir leur opération tourner court ? A moins qu'elles veuillent jouer sur les prix, faire réellement la différence par rapport aux tarifs pratiqués sur la viande importée. Les deux sociétés, connaissant bien le marché de la viande, ne s'aventureront pas sur un terrain glissant, diront certains. Etendre l'offre durant le mois de Ramadan, Sotracov en a fait l'expérience, l'année dernière, et il semble que la démarche lui ait réussi. Quant à l'importation de la viande fraîche, la question reste pendante, à quelques jours du mois sacré. L'option de l'importation, de même que le volume, est tranchée, mais pas celle du pays d'origine de la viande à importer. Et le choix entre le Soudan, à un moment donné, le Brésil et l'Inde fait polémique. Et ce n'est pas fini, la notion halal s'en mêle, malgré les assurances données par le nouveau ministre du Commerce, Mustapha Benbada. Mais dans tout cela, indépendamment des aspects religieux, un élément de taille revient dans les débats autour du commerce pendant le mois de Ramadhan : les prix. Fraîche ou congelée, la viande ne sera pas à la portée de toutes les bourses. Des ménages vont, toutefois, se débrouiller comme ils le pourront pour en mettre de petits bouts dans leurs assiettes. Y. S.