Avec l'arrivée du Ramadhan, les mêmes questions, jamais radicalement traitées, reviennent perturber les circuits commerciaux naturels, pour le plus grand bénéfice des spéculateurs de tout poil. Si la régulation du marché est la principale préoccupation des pouvoirs publics, la préservation de la santé animale et humaine est un objectif sacré. Après la fièvre de la qualification au mondial à Omdurman, on a parlé avec insistance d'importations de viande bon marché à partir du Soudan. En fait, les pouvoirs publics prévoient l'importation en appoint de 10 000 tonnes de viande fraîche pour le ramadhan, beaucoup moins chère à l'évidence que la viande locale. Après une quinzaine de jours de son expédition au ministère du commerce, le fax de Liberté est resté sans réponse. Pour en savoir plus, Liberté a pris contact avec les Douanes nationales, les responsables de la SGP Proda, chargée du créneau viandes rouges et blanches et de la régulation des produits de large consommation, et enfin le département vétérinaire du ministère de l'agriculture et du développement rural. Proda se prépare à la période fébrile de Ramadhan. Précisément un programme d'importation de viandes rouges ovine et bovine a été engagé en prévision du mois de Ramadhan 2010. Ce programme, qui est domicilié au niveau du groupe Sotracov, se déroule normalement. 160 points de vente de viandes rouge et blanche à la rescousse Un programme de stockage de viandes blanches (poulet congelé) à partir de la production nationale a été également engagé pour le mois de Ramadhan par le groupe Onab et les groupes avicoles régionaux. L'opération de stockage du poulet est réalisée à partir de la production nationale propre aux groupes avicoles et d'un conventionnement avec les éleveurs privés qui consiste à ce que les groupes avicoles fournissent les facteurs de production (poussins et aliment) aux éleveurs privés, alors que le produit fini (poulet) est repris par les abattoirs avicoles publics pour son abattage et son stockage. À ce jour, plus de 100 éleveurs et coopératives ont adhéré à ce dispositif. Les prix des inputs et les marges sont définis entre les deux parties (éleveurs privés et gestionnaires des abattoirs). Ces produits (poulet congelé) seront commercialisés par le biais de la vente en franchise, ainsi que la vente en gros et demi-gros, sur la base d'une convention préétablie qui définit le niveau des marges et le prix de vente au consommateur. Pour ce faire, les groupes avicoles régionaux, l'Onab et Sotracov, ont déjà engagé une opération de recensement des points de vente en franchise qui ont accepté de participer à cette opération. Par ailleurs, dans le cadre du renforcement de la filière avicole, le Madr a engagé un dispositif de soutien aux éleveurs pour l'acquisition des équipements spécifiques (contre la chaleur) nécessaires à la mise en place de bande de production en été. des points de vente disponibles Selon un responsable de Proda, “les informations chiffrées sur les importations de viandes rouges principalement, ovine et bovine, sont stratégiques et ne peuvent être éventées afin de contrecarrer toute velléité de spéculation des barons de la viande. Elles sont toutefois suffisantes pour équilibrer le marché”. Les viandes blanches sont issues de la production locale et les réserves constituées suffiront aux besoins de la période de Ramadhan. Des opérateurs privés sont dans le coup, sans compter les stocks existants privés et ceux de la Sotracov et de l'Onab, pour les viandes rouges et les groupes avicoles régionaux pour les viandes blanches qui dépendent de la SGP Proda. Donc à la guerre comme à la guerre... Pour ce qui est des produits de grande consommation, le Syrpalac a pris en compte la pomme de terre, l'oignon et l'ail, en s'approvisionnant selon les disponibilités du marché. On a même pensé à stocker de la tomate en conserve pour éviter toute mauvaise surprise, étant donné par ailleurs que la tomate fraîche ne supporte pas la mise en chambre froide, et qu'elle est donc impossible à conserver.