Comme prévu cinq nations africaines ont été sorties : Afrique du Sud, Algérie, Cameroun et Nigeria et Côte d'Ivoire. Un bilan calamiteux pour la première Coupe du monde en Afrique. Seul le Ghana a brillé. «L'Afrique, une grosse déception…». C'est signé Claude Le Roy. Un spécialiste du foot africain. Le Cameroun a fini dernier de sa poule avec trois défaites et zéro points. Le Nigeria a fini dernier avec un point… L'Algérie a fini dernière avec un seul point. L'Afrique du Sud a fini troisième à la faveur d'une victoire sur une équipe de France qui s'était déjà sabordée mais qui l'a dominée à 10 contre 11 en deuxième mi-temps. Pas la peine de chipoter de toute façon : la Côte d'Ivoire n'a pu aller au-delà du premier tour, pourtant les Eléphants avait du poids, l'Afrique du Sud a bel et bien été la première nation organisatrice de la Coupe du Monde à gicler au premier tour. Tout un symbole ! Un autre symbole, tout aussi édifiant : l'Egypte, la meilleure nation africaine, vainqueur des CAN 2006, 2008 et 2010 n'était pas là. Eliminée à la régulière par les Fennecs. La CAN. Il suffisait d'observer les trois dernières pour se rendre compte des faiblesses des équipes africaines et ne pas spéculer à la hausse sur son contingent de six représentants, un record historique. Parlons du Ghana. C'était la seule équipe dont on était à peu près sûrs qu'elle passerait le premier tour. Elle était déjà la seule nation africaine à avoir passé le premier tour en 2006…A la dernière CAN 2010 en Angola, déjà privée d'Essien (plus Appiah, Muntari, Paintsil), la jeune Black Star avait épaté, notamment en finale contre l'Egypte. Battus 1-0, les Ghanéens avaient rudement secoué les vieux crocos du Nil au point d'avoir failli gagner. Sinon, quoi ? On connaît le Ghana pour son sérieux, son humilité et surtout pour son identité de jeu, forgée dès les années 1960, sous l'ère Nkrumah, le père de l'indépendance. Regardez jouer les Ghanéens : aucune folie offensive, ni une attitude défensive attentiste. Le Ghana va de l'avant, s'organise, fait tourner le ballon quand il le faut, lance des attaques placées à plusieurs ou bien pratique le contre létal à deux ou trois. Le Ghanéen joue dur mais jamais violent. Comme le soulignait justement Claude Le Roy, le foot ghanéen vit sous le règne de la «permanence». Permanence du style, de l'attitude et des performances (le Ghana a été récemment champion du monde des moins de 20 ans). Le coach serbe Milovan Rajevac est en place depuis deux ans, il vit là-bas, au pays, et reste très proche de ses joueurs. Rien à voir avec l'Afrique du Sud (valse des entraîneurs avec retour trop tardif de Parreira qui a quand même fait du bon boulot) ou avec le Nigeria, parti pêcher au dernier moment un Lagerbäck dans les eaux froides de Scandinavie. Un autre Scandinave 100% ignorant du foot africain, Eriksson, devrait lui aussi envoyer les Ivoiriens dans le décor. Le tout pour 800 000 euros pour trois matchs. Il paraît que le coach Vahid ne faisait plus l'affaire. L'Algérie partait de beaucoup trop loin pour bien figurer en Afsud. On regrettera le manque d'audace dans ses trois matchs, notamment contre la «grande» Angleterre, largement à sa portée quand elle l'a affrontée. Avec la Côte d'Ivoire éliminée, le bilan calamiteux du continent noir est portée à 5 sur 6. On s'en doutait avant, mais l'effet est terrible. On pense surtout au Cameroun et à la Côte d'Ivoire qui vont gâcher une génération de joueurs d'exception (Drogba ou Eto'o) et d'autres moins talentueux mais jouant au haut niveau international. Du gâchis. Le Ghana a manqué de peu l'exploit. Une demi-finale aurait sauvé le bilan du foot africain, qui est encore plus accablant au vu des formidables progrès accomplis par le vrai continent qui monte : l'Asie. C. G.