Il est dit en général, histoire de se déculpabiliser pour les adultes, qu'il est impossible d'éviter à 100% les accidents domestiques dont sont victimes les enfants. A moins d'entretenir la plus grande vigilance autour d'eux. Une affirmation qui n'est pas sans rappeler la justification des statistiques affolantes autour de la violence urbaine qui fait dire qu'il est tout aussi difficile pour les services concernés de mettre derrière chaque citoyen un agent de l'ordre. Or, l'incapacité des uns et des autres de s'acquitter plus consciencieusement de leur mission est indéniablement une des causes de la survenue des accidents domestiques et de la persistance de l'insécurité dans nos villes. Il y a une année, La Tribune rappelait que près d'un million d'enfants étaient victimes de ce type d'accidents qui, faut-il le préciser, constituent une cause de mortalité importante d'une population dont l'âge se situe entre 0 et 5 ans. Autrement dit, dans ce cas de figure précis, l'adulte est responsable au premier degré en ne faisant pas attention à la casserole sur la gazinière, une poêle à frire sur un réchaud, une bassine d'eau bouillante à même le sol, des épingles, des aiguilles, des lames de rasoir, des médicaments, des produits d'entretien… à portée de main d'un enfant. Si les institutions ès qualités des pouvoirs publics oublient de faire leur travail, comme celui d'exiger l'étiquetage des bouteilles contenant des liquides dangereux, cela ne devrait pas empêcher, ceux chez qui surviennent des accidents domestiques, de ne pas faire attention à cette coupable négligence en laissant traîner des produits hautement dangereux parfois jusque dans les frigos, dangereux même pour... l'adulte. Nous en donnons pour exemple celui de deux personnes qui ont succombé par empoisonnement en se désaltérant à partir de deux bouteilles à portée de main qu'elles croyaient contenant de l'eau, alors que c'était de l'esprit-de-sel. Pis, l'un des empoisonnements a été endossé à la bru qui a été répudiée pour, excusez du peu, avoir mis fin à la vie de sa belle-mère. C'est dire les conséquences d'une telle négligence. Nombreux sont les exemples morbides d'enfants chutant des hauts étages au moment où la maman était au bain, et pis encore, du bébé qui meurt noyé dans sa baignoire parce que celle-ci, le laissant seul, devait répondre au téléphone. La solution alors ? Vigilance, vigilance, vigilance et anticipation. Sinon croiser les doigts et se dire que statistiquement parlant, et selon chaque type d'accident, cela n'arrive qu'aux autres. A. L.