Photo : S. Zoheir Par Ziad Abdelhadi La campagne de stockage de la pomme de terre, décidée par le gouvernement en vue de réguler le marché des produits de large consommation, tire à sa fin. A moins d'une semaine de la date butoir, fixée au 15 août, il a été emmagasiné près de 100 000 tonnes de ce tubercule. Ce volume annoncé lors de la rencontre, hier dans la matinée, du ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa, avec les stockeurs au siège du ministère, est encore en deçà de l'objectif arrêté par ce dernier qui avait prévu d'acheter auprès des producteurs, par le biais de propriétaires de surfaces de stockage, un total de 150 000 tonnes de pomme de terre à un prix référentiel de 20 DA le kg. Le gouvernement a consacré à cette opération une enveloppe de 3 milliards de dinars. En ce qui concerne l'écart entre le volume actuel stocké et celui escompté, selon les stockeurs, il sera difficile à combler compte tenu de la mauvaise qualité de la pomme de terre qu'on leur propose. «Jusqu'ici, le gros de la production de bonne qualité a été emmagasiné», nous ont indiqué des patrons de surfaces frigorifiques. Ils étaient près d'une cinquantaine à venir se prononcer devant le ministre pour lui demander soit des éclaircissements sur la procédure de paiement des primes de stockage comme prévu dans le cahier des charges soit le solliciter pour qu'ils puissent s'approvisionner en intrants et engrais. Rachid Benaïssa leur rappellera plusieurs fois que l'objet de la rencontre était avant tout d'évaluer la campagne de stockage et d'identifier ce qui n'a pas marché, tout en leur annonçant qu'ils pourront percevoir leur prime de stockage dès aujourd'hui. Cette dernière, fixée à 1,80 DA par kg stocké et par mois conditionné en filet de 50 kg et à 1,50 DA pour la pomme de terre en vrac. Notons aussi qu'au cours de cette rencontre, les stockeurs ont aussi soulevé la question de la marge bénéficiaire de 25% qui leur est accordée. Il semble qu'ils n'avaient pas bien assimilé le mécanisme. «Nous avons acheté au prix de 20 DA le kg et que ferons-nous dans le cas où les cours sur le marché seraient inférieurs, quand on nous demandera de procéder à la vente de nos quantités de pomme de terre stockées ?» ont lancé des opérateurs versés dans la conservation de produits frais au directeur de la régulation et de la production végétale auprès du ministère de l'Agriculture. Ce dernier leur a répondu que les textes sont clairs à ce sujet. Tout en leur affirmant que tous les cas de figure ont été pris en compte, il les rassurera en ajoutant qu'ils sont à l'abri de toute perte financière. Voilà qui peut réconforter les stockeurs et envisager d'autres opérations similaires pour d'autres produits agricoles comme le prévoit le ministère de l'Agriculture qui se propose d'élargir le Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) à d'autres produits qui connaissent au cours de l'année des tensions.