Photo : Riad Par Samira Imadalou Désormais, c'est la fin du règne des spéculateurs sur le marché des produits de large consommation. Ce marché passera de l'anarchie à la régulation. Et pour cause, le gouvernement a décidé de mettre en place un nouveau système de régulation des produits agricoles de large consommation. Intitulé SYRPALAC, ce système se traduira par la constitution de stocks d'intervention à partir de la production nationale. C'est ce qu'a indiqué hier le ministère de l'Agriculture et du Développement rural dans un communiqué adressé à notre rédaction. La décision a été prise lors d'un conseil interministériel tenu dans le courant de la semaine. L'objectif recherché est d'éponger les surplus et de protéger les revenus des agriculteurs. «Sécuriser les agriculteurs pour leurs productions futures en leur garantissant un revenu en rapport avec leurs efforts méritoires», expliquent dans ce cadre les rédacteurs dudit communiqué. Il s'agit aussi, toujours selon la même source, de mettre les quantités stockées sur le marché à des moments étudiés. Une manière de préserver le pouvoir d'achat des consommateurs. Pour le gouvernement, il s'agit d'une mesure à double effet puisqu'elle vise à protéger le consommateur et le producteur. L'opération sera lancée dans un premier temps pour la pomme de terre, un produit qui a connu une surproduction importante ces derniers temps. Ce qui a suscité l'inquiétude chez les agriculteurs. Lesquels n'ont pas les moyens de conserver ce tubercule. Face à cette situation, le gouvernement a donc opté pour le rachat de l'excédent. Ainsi, des opérateurs privés, publics, et institutionnels se chargeront dès le 10 juillet, soit dans deux jours et jusqu 15 août de constituer un stock de 150 000 tonnes de pomme de terre de consommation. «Ces stocks permettront à l'Etat d'intervenir sur le marché entre les saisons de production afin de stabiliser les prix à un niveau en relation avec le pouvoir d'achat des citoyens», a précisé le communiqué dans ce sillage. A signaler que le prix de référence d'intervention est fixé à 20 dinars le kilogramme. Ce prix servira, écrit-on dans le communiqué du département de Rachid Benaïssa, de «prix de base de calcul à toutes les opérations qui lieront le ministère de l'Agriculture et du Développement rural et les stockeurs qui souhaitent faire partie du système de régulation des produits agricoles de large consommation». Pour le bon déroulement de cette opération revendiquée par les agriculteurs, des mesures d'encadrement d'ordre technique, administratif et financier ont été arrêtées. Le ministère de l'Agriculture invite d'ailleurs les opérateurs économiques disposant de moyens de stockage de conservation (chambres froides) de se rapprocher des services agricoles régionaux pour retirer les cahiers des charges. D'autres initiatives seront prises à l'avenir. «Ces mesures seront suivies chaque fois qu'il sera nécessaire et possible techniquement pour les produits de large consommation», s'engage le ministère de l'agriculture. Et d'assurer quant à la transparence de l'opération. Rappelons que de nombreux produits maraîchers connaissent des tensions périodiquement. C'est le cas de l'oignon, de la tomate fraîche et, conjoncturellement pendant le mois de ramadhan, de la courgette. Pour les fruits, notons aussi que cette saison est marquée par une surproduction de pommes et de pêches. D'où la baisse des prix. Pour la pomme, l'importation pourrait être évitée si les conditions de stockage sont assurées.