Le Comité des superviseurs européens a publié, le 23 juillet dernier, les résultats des tests de résistance menés sur 91 des principales banques de l'Union, une première très attendue par les marchés financiers et qui devrait contraindre les établissements les plus fragiles à lever des fonds. Car, près de deux ans après la crise financière, l'Europe n'a toujours pas confiance en ses banques, soupçonnées de cacher encore quelques mauvaises surprises dans leurs bilans. Elles-mêmes sont d'ailleurs méfiantes, comme en témoignent les réticences qu'elles ont encore à prêter à certaines des leurs.Confidentiel jusqu'ici, l'exercice des tests de résistance a été porté sur la place publique début 2009, lorsque les régulateurs américains en ont publié les résultats pour leurs principales banques. L'opération a été saluée par les marchés et permis à ces établissements de rebondir rapidement, après une levée de fonds massive de 75 milliards de dollars. Ces tests sont censés rendre compte de la capacité de résistance des établissements bancaires à des conditions économiques et financières très dégradées. De l'avis général, parmi les 91 banques testées, seule une poignée pourrait ne pas franchir l'obstacle, sans doute en Allemagne, en Espagne, en Grèce et au Portugal. Pour celles-là, le Comité des superviseurs européens (CEBS) devrait faire état de besoins en capitaux propres, qui leur imposerait de lever des fonds. Selon Barclays et Crédit Suisse, la facture totale pourrait osciller autour de 90 milliards d'euros, même si la plupart des hypothèses retenues pour les scénarios ne sont pas connues. En dernier ressort, le Fonds européen de stabilisation financière (FESF), créé au printemps pour venir en aide aux Etats de l'Union en difficulté, se tient prêt à intervenir. Au-delà du redressement des valeurs bancaires en Bourse, très malmenées ces derniers mois, l'enjeu est de normaliser le fonctionnement du système bancaire européen et de favoriser le crédit pour accompagner la croissance. R. E.