Des dirigeants de banques et des régulateurs en Europe s'inquiètent d'un risque de mauvaise interprétation des résultats des "stress tests" conduits sur les banques européennes pour évaluer leur résistance à des chocs économiques, rapporte lundi le Financial Times. Selon le journal, les administrateurs de plusieurs banques au Royaume-Uni, en France et en Allemagne ont des réserves sur la manière dont les évaluations ont été conduites. Le FT précise que ces établissements font partie des banques qui devraient réussir les stress tests. "La question n'est pas de savoir si nous allons les réussir", a déclaré un administrateur au FT. "C'est que le marché va comparer nos ratios stressés de fonds propres avec d'autres qui ont été calculés de manière complètement différente mais pas transparente". Au début du mois, le Comité européen des contrôleurs bancaires (CEBS) a donné une liste de 91 banques participant aux stress tests, parmi lesquelles de nombreux établissements régionaux. Le directeur général d'une banque, cité par le quotidien économique, déclare de son côté que le risque est réel que les stress tests soient interprétés par les marchés comme un classement des banques européennes. Les résultats des tests de résistance menés sur 91 des principales banques de l'Union européenne seront publiés vendredi à partir de 16H00 GMT/18h00 HEC, après la clôture des places boursières en Europe, a annoncé lundi le Comité des superviseurs bancaires européens, le CEBS. Le comité, qui est sis à Londres et a été chargé par la Commission européenne de piloter la publication de ces tests, publiera à l'heure dite les résultats globaux, sur son propre site internet (www.c-ebs.org), accompagnés de commentaires sur leurs principaux enseignements en matière de solidité du secteur bancaire européen. De plus, les résultats individuels des banques concernées par l'exercice seront publiés séparément par les établissements en question ou par leurs superviseurs nationaux à partir de 16H00 GMT également, a détaillé le comité dans un communiqué. Le CEBS publiera ensuite, vers 16H30 GMT, un résumé des résultats individuels des banques sur son site, puis organisera une conférence de presse dans son siège londonien à 17H00 GMT. Les résultats de ces tests sont très attendus par les marchés financiers. Ils sont censés rendre compte de la capacité de résistance des établissements bancaires à des conditions économiques et financières très dégradées. De l'avis général, parmi les 91 banques testées, seule une poignée pourrait ne pas franchir l'obstacle, sans doute en Allemagne, en Espagne, en Grèce et au Portugal. Pour celles-là, le CEBS devrait faire état de besoins en capitaux propres, qui leur imposerait de lever des fonds. R.F.