Photo : S. Zoheïr Par Amar Rafa L'Office national de l'aliment du bétail (Onab) commercialisera, à partir du mois de Ramadhan, 4 000 tonnes de poulet congelé prêt à la consommation à des prix concurrentiels, étant donné que cette période est propice à la flambée des prix. L'annonce a été faite, hier, par le président du directoire de l'Onab, Bouzid Boukersi. Si la production nationale en poulet de chair avoisine 300 000 tonnes annuellement, l'Algérien n'en consomme pas plus de 8 kg de viande blanche par an. Ce qui est très peu par rapport à la consommation mondiale. La raison de cette disparité est due à la cherté des prix donc. Le responsable de l'Onab, qui était l'invité de la radio nationale Chaîne III hier, a situé les causes du dérèglement que connaît le marché du poulet de chair en Algérie, les attribuant à la faiblesse des capacités de stockage. «On ne peut pas réguler un marché si l'on n'a pas de capacités de stockage», a-t-il dit d'emblée. En rappelant ensuite que l'Onab dispose de 14 abattoirs en charge de cette opération, et que l'abattage se fait d'une manière industrielle au sein de ces unités en grandes quantités, il a ajouté : «Nous ne pouvons pas mettre sur le marché toutes les quantités qui sont abattues au quotidien.» Et d'expliquer : «Les abattoirs se trouvent en dehors de la ville, ce qui nécessite une chaîne de froid, le transport, etc. Il faut aussi livrer les soixante magasins de l'Onab et tous les franchisés avec lesquels nous sommes en partenariat.» S'agissant des prix qui seront pratiqués durant cette opération, le directeur de l'Onab a indiqué : «Nous nous sommes fixé un prix en référence, à l'expérience que nous avons eue en 2009, durant la période où nous avons pu écouler 400 tonnes de poulet congelé à 250 DA le kilogramme. Nous comptons donc réitérer cette opération, et nous nous sommes mieux préparés que l'année passée, puisque nous avons produit et stocké 4 200 tonnes, qui est un minimum.» En prévision du Ramadhan propice à toutes les spéculations, l'opérateur public Onab, qui représente 10% du marché, entend organiser sa production pour «avoir plus de quantité et peser davantage sur le marché» durant cette période. En attendant cette opération de l'opérateur public, le marché privé continue donc de gérer 90% de la production du poulet de chair, en en modulant à sa guise la vente qui atteint des prix inabordables pour le consommateur algérien, comme le démontrent les dernières statiques livrées par l'ONS. Même si les dernières informations font état d'une certaine baisse des prix du poulet de chair, ces prix connaîtront certainement la courbe ascendante au mois du jeûne. D'où la décision salutaire des pouvoirs publics d'intervenir en achetant tous les excédents de la production de viandes blanches, qui sera injectée lors du Ramadhan, afin de peser sur les prix de cette denrée.