De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali à l'issue de son élection à la tête du Mouloudia d'Oran, en fin de semaine dernière, l'ancien président du frère ennemi l'ASMO, Tayeb Mehiaoui, s'est engagé à tout mettre en œuvre pour redorer le blason du club phare de l'Ouest et rendre le sourire à ses supporters. A quelques tournures de phrases près, ce sont les mêmes propos que Mourad Meziane, Youcef Djebari ou encore Kacem Elimam ont tenu en leur temps, lorsqu'ils furent hissés à la présidence très convoitée du club. Au final, aucun de ces messieurs n'est parvenu à réhabiliter le MCO, Youcef Djebari réussissant même à reléguer le club en division inférieure. Un «exploit» inédit dans l'histoire du football algérien, qui fut vécu comme une hécatombe et plongea la ville dans des émeutes pendant plusieurs jours. L'ère Mehiaoui sera-t-elle différente ? Rien n'est moins sûr tant la situation du club est floue et précaire et les chantiers en instance lourds (recrutement, dossier du professionnalisme, installation de l'équipe technique...).Selon des sources proches du MCO, le nouveau président a déjà entamé des pourparlers avec des «joueurs de valeur» tels Gaouaoui, Fellah, Chelali, Bouaicha et il semblerait même que Berradja, Boumechra, Feham et Saïbi soient sur les tablettes du nouveau patron des hamraoua. Mais jusqu'ici, rien n'est encore officiel. Comme l'on ne sait toujours pas si c'est l'ancien entraîneur de l'ASO Chlef, Sid Ahmed Slimani, qui entraînera l'équipe hamraouie la saison prochaine. Ce qui est officiel, en revanche, c'est le rappel des anciennes gloires du MCO que sont Cherif El-Ouazani, Sebbah Benyagoub et Sebaa Bachir pour, aux côtés d'Omar Belatoui, constituer l'équipe technique qui s'occupera de l'encadrement des joueurs. L'avant-centre des années 1980, Habib Benmimoun, a été désigné comme manager du club. S'agissant de la question du professionnalisme, le dossier du MCO n'est pas encore prêt (comme d'ailleurs beaucoup de clubs algériens, d'où la prolongation des délais accordée par la FAF) malgré la mise en place, il y à une quinzaine de jours de la commission chargée du dossier qui est présidée par Missoum Houari. De mauvaises langues prétendent que l'homme était beaucoup plus intéressé par l'élection de Mehiaoui à la présidence du club que par l'avancement du dossier qui lui avait été confié lors de l'assemblée générale élective.En tout état de cause, l'arrivée de Mehiaoui à la tête du MCO ne semble pas susciter un enthousiasme particulier chez des supporters qui se demandent quelle malédiction s'est abattue sur leur club pour qu'il ait atteint pareille déliquescence. «Ces cinq ou six dernières années, nous nous sommes beaucoup plus préoccupés d'éviter la relégation que de jouer les premiers rôles dans le championnat. C'est quand même fou!», s'étonne un des supporters en espérant, sans trop y croire, que la roue tournera enfin en faveur du club phare de l'ouest.