Synthèse de Lyes Menacer Au moment même où les puissances occidentales cherchent à faire pression sur Téhéran, à l'occasion du lancement, au siège de l'ONU, des négociations préparatoires à un traité qui régulerait le commerce des armes, l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) a annoncé son intention de lancer des recherches sur la fusion nucléaire. A cet effet, l'Iran a créé un fonds de huit millions de dollars afin de mener des recherches «sérieuses» dans le domaine de la fusion nucléaire, a annoncé hier le chef de l'OIEA, cité par l'agence Isna. Ali Akbar Salehi a indiqué que 50 personnes avaient été recrutées pour cette mission, lancée près de 30 ans auparavant mais qui à l'époque «n'était pas vraiment sérieuse». «Mais aujourd'hui, la recherche dans la fusion a été lancée sérieusement», a dit M. Salehi. «Le budget de départ est de 80 milliards de rials (huit millions de dollars) pour ce programme de recherche», a-t-il précisé. «Il faudra 20 à 30 ans avant que le processus puisse être commercialisé, mais nous devons utiliser toutes les capacités du pays pour impulser la vitesse nécessaire à la recherche sur la fusion». La fusion nucléaire a été longtemps présentée comme la source d'énergie la plus économique, propre et durable pour l'avenir. Mais, malgré les recherches conduites dans le monde depuis les années 1950, aucune application industrielle de la fusion à la production d'énergie n'a encore abouti. En dépit des accusations d'une grande partie de la communauté internationale et des sanctions assorties, l'Iran martèle que ses recherches nucléaires ont des visées strictement civiles et pacifiques. Hier encore, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a violemment critiqué la position russe envers son pays en qualifiant le président russe Dmitri Medvedev de «porte-parole» des «ennemis» de Téhéran, selon la télévision d'Etat. «Lors d'une réunion avec ses ambassadeurs, il [Medvedev] a dit que [...] l'Iran se dirigeait vers la bombe» atomique, a affirmé M. Ahmadinejad dans un discours prononcé vendredi à Téhéran et diffusé hier par la télévision d'Etat. «Nous regrettons que Medvedev soit devenu le porte-parole du projet des ennemis de l'Iran», a-t-il poursuivi. Le 12 juillet, le président russe a déclaré que l'Iran était «proche d'avoir le potentiel qui, en principe, peut être utilisé pour créer une arme nucléaire». C'était la première fois que la Russie exprimait des craintes de manière aussi claire sur l'évolution du programme nucléaire iranien.