Beaucoup de défis attendent d'être relevés par l'Afrique. Depuis le premier sommet jusqu'au dernier qui se tient à Kampala, les Africains tentent de recenser leurs problèmes pour y faire face. Le développement du continent en favorisant les régions fragiles est au cœur des discussions et des décisions des leaders africains. Chaque sommet est pratiquement consacré à une question ou un secteur qui mérite l'attention des décideurs. L'éducation, la santé, l'eau, l'agriculture…sont autant de problèmes de développement auxquels l'Afrique fait face depuis des décennies avec des moyens financiers réduits pour en venir à bout et amorcer un développement vital pour des millions d'êtres humains qui vivent sous le seuil de pauvreté dans l'un des continents les plus riches en ressources naturelles. Plusieurs facteurs semblent converger pour empêcher l'Afrique d'avancer. Ces facteurs sont entretenus aussi bien par les comportements des Africains que par la cupidité des mercantilistes pour qui la fin justifie les moyens.En premier lieu, l'ordre économique mondial en vigueur basé sur le mercantilisme et l'égoïsme des riches qui imposent des règles d'échange commercial et de partenariat draconiennes et abortives de toute tentative de décollage et de croissance économique des pays sous-développés. En second lieu, la mainmise des multinationales sur les richesses de l'Afrique et sur les ressources financières qu'elles dégagent empêche les Africains d'en bénéficier et réduit les possibilités de l'autofinancement des projets utiles pour les pays africains qui, à défaut, attendent les investissements étrangers qui viennent au compte-gouttes et dans des secteurs souvent inutiles pour les populations. En troisième lieu, la corruption des systèmes économiques africains exacerbée par la cupidité de certains responsables qui se servent et détournent les deniers publics destinés aux besoins immenses des populations africaines. Ces phénomènes de mauvaise gouvernance et dont les Africains commencent sérieusement à en prendre conscience pour les dénoncer et les combattre, se sont propagés avec la complicité des chantres occidentaux de la bonne gouvernance, de la moralisation de la vie publique et de la démocratie. En quatrième lieu, la situation sécuritaire dans diverses régions d'Afrique hypothèque les chances de stabilité politique et sociale, condition sine qua non, de tout développement. Les guerres ethniques et frontalières, les coups d'Etat, le terrorisme sont instrumentalisés par différents lobbies industriels, politiques de narcotrafiquants et autres intérêts qui font de l'Afrique un terrain d'expérimentation et un marché d'armes très lucratif. Enfin, à chaque fois que l'Afrique essaye de se prendre en charge par ses propres moyens et avec des méthodes propres pour juguler les facteurs d'instabilité chronique et d'insécurité, l'ingérence étrangère est là pour saper tous les efforts engagés par les Africains. A. G.