Fiat, qui est revenu dans le vert et pense pouvoir réviser en hausse ses objectifs, a donné le 21 juillet dernier le coup d'envoi de la division du groupe, une opération nécessaire à son dessein de se hisser dans la hiérarchie de l'automobile avec son partenaire Chrysler. Le conseil d'administration de Fiat, réuni au siège de Chrysler près de Detroit (Etats-Unis), a approuvé la séparation entre les activités automobiles et non automobiles qui devrait être effective «le 1er janvier 2011», a indiqué Fiat dans un communiqué repris par les agences de presse. Le constructeur expliquera que le but de cette division est de mettre fin à la structure de conglomérat pour donner «une clarté stratégique et financière aux deux activités». Les actionnaires devront donner leur feu vert pour cette division au cours d'une assemblée générale qui devrait se tenir le 16 septembre prochain.Annoncée le 21 avril dernier, cette opération se concrétisera par la création d'une nouvelle société baptisée Fiat Industrial qui regroupera Iveco (camions et bus), CNH (engins agricoles et de construction) et les moteurs d'engins agricoles, industriels et de bateaux. Seules les activités automobiles, qui rassemblent les marques Fiat, Lancia, Alfa Romeo, Ferrari et Maserati ainsi que les moteurs et les composants, resteront au sein du groupe Fiat. Chaque actionnaire de Fiat recevra une action de Fiat Industrial qui, comme Fiat, sera cotée à Milan et présidée par le directeur général de Fiat, Sergio Marchionne. La famille Agnelli détiendra donc 30% des deux groupes. La division du groupe faite, Fiat pourra se concentrer sur le développement de l'automobile et sur son partenariat avec Chrysler dans le but de devenir l'un des plus grands constructeurs mondiaux, grand projet de M. Marchionne, artisan du redressement du groupe italien. Ensemble, Fiat et Chrysler comptent produire plus de 6 millions de véhicules d'ici a 2014 contre environ 4 millions actuellement.Pour rappel, Fiat a pris le contrôle opérationnel de Chrysler en juin 2009. Le constructeur italien détient pour l'heure 20% des parts et devrait monter par étapes à 35% d'ici à deux ans. Il dispose également d'une option pour prendre plus de 50% lorsque les prêts accordés par l'Etat américain à Chrysler seront remboursés. Fiat a annoncé dans le même temps son retour dans le vert au deuxième trimestre avec un bénéfice net de 113 millions d'euros, supérieur aux attentes, ainsi qu'une «très probable» révision à la hausse de ses objectifs 2010 après le troisième trimestre, grâce à la reprise de la demande. Pour l'heure, Fiat mise sur un chiffre d'affaires supérieur à 50 milliards, un bénéfice courant compris entre 1,1 et 1,2 milliard d'euros et un résultat net «proche de l'équilibre». Le bénéfice courant a par ailleurs plus que doublé au deuxième trimestre à 651 millions d'euros tandis que le chiffre d'affaires a crû de 12,5% à 14,836 milliards. Les ventes de véhicules ont cependant reculé de 6,2% sous l'effet de la fin des primes à la casse.