Revirement Considéré jusque-là comme un allié des Etats-Unis, et par conséquent d?Israël, Mahmoud Abbas semble avoir suscité le courroux d?Israël par ses déclarations. Le ministre des Affaires étrangères israélien, Sylvan Shalom, a affirmé, ce lundi, que le premier discours de campagne électorale prononcé samedi par le chef de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Mahmoud Abbas (alias Abou Mazen) n'annonçait «rien de bon». «Ce discours n'annonce rien de bon, car il est impossible de le considérer uniquement comme un discours électoral (...) ces propos aussi graves et très très peu sympathiques ne sont pas encourageants au moment où un espoir commence à naître dans la région», a affirmé M. Shalom à la radio publique. «Il n'est pas possible de semer ainsi des illusions sur Jérusalem et les réfugiés (palestiniens)», a ajouté M. Shalom. Le chef de la diplomatie a déploré que M. Abbas, donné grand favori pour l'élection du président de l'Autorité palestinienne, qui doit avoir lieu le 9 janvier, «se réclame de Yasser Arafat alors que pour nous cet héritage se résume au terrorisme». «Pour notre part, nous ferons tout pour assurer que la prochaine élection se déroule normalement en espérant qu'Abou Mazen changera de direction et fera preuve de pragmatisme», a ajouté M. Shalom. Le ministre faisait ainsi allusion au discours très ferme prononcé samedi par M. Abbas à l'occasion du coup d'envoi de sa campagne électorale à Ramallah en Cisjordanie. A cette occasion, le chef de l'OLP avait exigé un retrait israélien de tous les territoires palestiniens, maintenu l'exigence du droit au retour en Israël des réfugiés palestiniens de 1948 et posé comme condition à la paix la libération de tous les détenus palestiniens, y compris Marwan Barghouthi, le plus célèbre d'entre eux. En revanche, dimanche M. Abbas a adopté un ton plus modéré en soulignant que l'indépendance palestinienne ne pourrait être obtenue que par des moyens pacifiques, non par les armes. «Je crois qu'il est clair qu'une solution militaire (au conflit israélo-palestinien) est impossible», a déclaré M. Abbas devant une assemblée d'hommes d'affaires réunis à Ramallah. Considéré sur la scène internationale comme un modéré, M. Abbas a appelé, plusieurs fois dans le passé, à la fin de la lutte armée, et à ce que le conflit israélo-palestinien soit résolu par la négociation.