Photo : S. Zoheïr Par Rachida Merkouche Le manque de moyens et le faible niveau de vie privent bien des familles de vacances et les empêchent d'en faire profiter leurs enfants. Les gamins emplissent les rues bien avant la fermeture des établissements scolaires et se contentent de taper dans un ballon dans des espaces non appropriés. Une partie de baby-foot est presque un luxe et les cybercafés restent les lieux les plus fréquentés durant cette période de l'année, quand les plus nantis peuvent s'offrir un voyage ou un séjour dans un complexe touristique. Une escapade en bord de mer n'est pas non plus dans les capacités des familles au revenu modeste, le coût d'une seule journée entre le transport et la nourriture équivalent au budget de quelques jours pour un ménage. Les vacances scolaires sont longues et la frustration des enfants est grande lorsqu'ils n'ont que leur quartier comme alternative. C'est pour toutes ces raisons qu'un séjour dans une colonie de vacances ou une virée offerts en guise de solidarité par l'APC, par le CRA ou le ministère de la Solidarité ne sont pas de refus. Des sorties sont, en effet, organisées tous frais payés par les municipalités à l'intention des familles défavorisées et des enfants handicapés. Une aubaine pour cette catégorie que le sort n'a pas gâtée, qui peut ainsi profiter de moments agréables et goûter aux plaisirs de la mer. La chance peut sourire aussi à des enfants nécessiteux qui se retrouvent, l'espace de quelques jours, dans des sites qu'ils peuvent découvrir et explorer, et tisser des amitiés. Une expérience dont ils pourront garder un souvenir joyeux pour chanter peut-être un jour «les jolies colonies de vacances» ! Des sites merveilleux, les Algériens établis à l'étranger ont toute latitude d'en visiter, encore faut-il qu'un travail d'orientation vers les régions touristiques et les lieux incontournables soit effectué au premier abord. C'est encore loin d'être le cas, en dépit des spots qui font croire que la promotion du tourisme bat son plein dans les aéroports. Comment peut-il en être le cas lorsque même l'accueil n'est pas à la mesure de ce qui a été annoncé par les pouvoirs publics ? Il est bien difficile aux émigrés de passer l'écueil des procédures de douane une fois arrivés sur le sol de leur pays. La lenteur et les obstacles ont de quoi décourager les arrivants qui retrouvent chaque année les mêmes difficultés dès leur descente d'avion. Tout à la joie de retrouver les leurs, ils finissent par faire contre mauvaise fortune bon cœur, mais sans se départir de la déception de ne pouvoir profiter de leurs vacances avec moins de contraintes et plus de chance de trouver des séjours touristiques à leur convenance. Il ne suffit pas de développer des discours rassurants en direction de la communauté algérienne établie à l'étranger, il faut lui faciliter réellement l'accueil et en même temps la guider pour son séjour vers la destination de son choix par une promotion efficace.