L'objectif de la Chine est de rendre le yuan totalement convertible et de se doter d'un système de taux change flottant librement, a affirmé hier un haut responsable, six semaines après la décision de Pékin de laisser sa monnaie flotter plus librement. Yi Gang, un vice-gouverneur de la Banque centrale chinoise et numéro un de l'Administration d'Etat des changes, n'a cependant pas donné de date pour l'achèvement de cette réforme. «Notre but final est de faire du yuan une monnaie convertible», a dit Yi, dans une interview au magazine China Reform, selon le texte publié sur le site de l'Administration d'Etat des changes. «De manière générale, le taux de change d'une monnaie convertible est de flotter librement», a expliqué Yi, ajoutant qu'il n'y avait pas de «calendrier officiel» car la Chine est vaste et son développement n'est pas équilibré, ce qui rend difficile d'obtenir un consensus. En juillet 2005, la Chine avait désamarré le renminbi du dollar en l'adossant à un panier de devises et le laissant fluctuer quotidiennement dans une limite donnée. Mais à l'été 2008, la Chine avait de nouveau chevillé sa monnaie au dollar et le yuan n'avait guère bougé depuis face au billet vert, restant dans les 6,8 contre le dollar, alors qu'il s'était apprécié de quelque 21% entre 2005 et 2008. Le mois dernier, le pays asiatique est revenu au régime de changes dit du «flottement contrôlé», mais le yuan ne s'est apprécié que de moins de 1% par rapport au dollar. La Chine a autorisé le Fonds monétaire international à publier jeudi, pour la première fois depuis 2006, un rapport complet de ses services sur son économie, qui révèle des divergences entre les services du FMI et Pékin sur la politique de change. Le yuan «reste fortement inférieur au niveau qui serait conforme aux données économiques de base à moyen terme», précise le document.