Un nouveau directeur général sera incessamment nommé à l'Institut Pasteur d'Algérie. Il s'agirait du Pr Mohammed Tazir, actuellement chef de service du laboratoire de microbiologie à l'hôpital Mustapha Pacha à Alger. Un poste qu'il a déjà occupé dans les années 1990. L'Institut Pasteur d'Algérie (IPA), une institution-clé dans la gestion de la grippe A(H1N1), connaît depuis quelques jours de véritables perturbations. Les derniers contrôles effectués sur le vaccin importé par l'Algérie du laboratoire britannique GSK ont suscité de vives inquiétudes au sein de la corporation médicale et de la population. Ce qui a amené le ministère de la Santé à décharger l'IPA de cette tâche et soumettre le vaccin au Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques (LNCPP) et à une expertise internationale, à savoir l'Agence française de sécurité Sanitaire des produits de santé (AFSSAPS). Le certificat de conformité qui devait être délivré par l'IPA revient, finalement, au LNCPP. Un certificat qui tarde à être signé alors que les contrôles nécessaires pour vérifier l'innocuité de ce vaccin seraient pratiquement finalisés ? Qu'attend le LNCPP pour délivrer ce certificat ? Le ministère de la Santé rassure que la campagne de vaccination aura lieu avant la fin de l'année. Cela fait plus de deux semaines que le produit en question est soumis au contrôle. Rappelons que les premiers lots ont été réceptionnés le 9 décembre dernier. A la question de savoir si le LNCPP a toutes les aptitudes à assurer le contrôle de qualité de ce vaccin, des spécialistes tiennent à préciser que « les vaccins sont des médicaments immunologiques qui consistent en des solutions contenant des virus, bactéries, parasites, fragments de microbes ou substances toxiques ». Il est, tout comme l'IPA, en mesure d'assurer le contrôle, indiquent-ils. « De toutes les façons, il n'est pas normal que l'Institut Pasteur effectue seul le contrôle de produits que lui-même importe ou qu'il fabrique. Dans ce cas-là, il est alors juge et partie. Pour une meilleure sécurité de produits, notamment les vaccins, il est recommandé de procéder au double contrôle », nous explique une source proche du dossier en précisant que sur le plan juridique la compétence revient au LNCPP. A noter que le limogeage du directeur de l'IPA, M. Abadi, il y a quelques semaines, a semé doute et incertitude au sein de la corporation. D'ailleurs les raisons de son limogeage ne sont pas encore révélées à ce jour. Certaines sources affirment que Saïd Barkat a pris la décision de le relever de ses fonctions pour non exécution d'instructions ministérielles, notamment celles relatives à mettre fin aux fonctions de la directrice du laboratoire de contrôle à l'Institut Pasteur. « Une décision prise suite au rapport d'inspection menée par le ministère de la Santé », nous dit-on. Un limogeage qui a laissé bon train à toutes les spéculations, notamment sur la signature du contrat portant importation du vaccin contre la grippe A(H1N1).