Les perturbations qui touchent l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) depuis quelques années montrent que cette institution de référence vit ses plus mauvais jours. A l'IPA, les scandales semblent en effet se succéder. L'IPA souffre de façon répétitive de rupture de réactifs, de sérums et de vaccins, et ce, en raison d'une gestion décriée : épuisement des stocks de ces produits essentiels et leur non-renouvellement. La pandémie de la grippe porcine et sa gestion chaotique ont mis à nu de sérieux dysfonctionnements. L'IPA, censé servir d'intermédiaire entre les hôpitaux et les autres structures de santé à travers le pays, n'est pas à la hauteur de cette mission sensible. Aussi, le non-renouvellement des stocks par l'IPA et les soudaines ruptures de ces produits vitaux dans le traitement et le suivi médical de milliers de malades empêchent les hôpitaux à travers le pays de fonctionner normalement. L'installation au début de l'année d'un nouveau directeur général à la tête de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA), en l'occurrence le professeur Mohamed Tazir, médecin microbiologiste, qui avait déjà géré l'IPA de 1994 à 2000, et ce, en remplacement de M. Abbadi 9 mois seulement après sa nomination, fait couler beaucoup d'encre. M. Abbadi, «limogé» sans aucune explication, a toutefois levé le voile sur de graves négligences et une gestion éclaboussée de scandales. L'IPA enregistre depuis quelque temps une grave pénurie de réactifs, produits réservés à l'analyse des échantillons de sang utilisés pour les patients atteints du virus H1N1. La pénurie de réactifs touche aussi les malades atteints d'hépatites virales. Les associations de malades crient, elles aussi, à la mauvaise gestion au niveau de l'IPA. Selon Abdelahmid Bouallag, président de SOS hépatites, «les ruptures de réactifs peuvent durer des mois et pénaliser les malades atteints d'hépatites virales B et C». Des milliers de malades souffrent le martyre à cause de cette situation. D'après lui, «la pénurie est liée à l'application des nouvelles mesures relatives au commerce extérieur, notamment le crédit documentaire [Credoc]». Toutefois, M. Bouallag souhaite que les choses s'améliorent. «Le nouveau directeur de l'IPA est quelqu'un qui connaît bien le secteur et il a promis de régler ce problème», nous dira-t-il. Rappelons que le limogeage de M. Abbadi serait justifié, selon certaines sources, par «le dysfonctionnement de la gestion» constaté à l'IPA. Il faut dire que le «cafouillage» qui touche la gestion au niveau de l'Institut Pasteur d'Algérie, au même titre que le secteur du médicament en Algérie, enregistré ces dernières années, pénalise fortement les malades. A. B.