Photo : A. Lemili De notre correspondant à Constantine A. Lemili Dans la conférence de presse qu'il a animée mercredi dernier au siège provisoire du club, Yacine Fersadou, le président du CSC n'a eu de cesse de souligner qu'il n'était que «le président du club amateur tant que le dossier déposé auprès de la ligue professionnelle n'aura pas été agréé». Il est rapidement paraphrasé par Med Boulhabib, plus connu sous le sobriquet de Soussou, qui reviendra sur les raisons motivant la tenue d'une assemblée générale ordinaire et d'une autre élective en l'espace de quelques jours seulement et sur la désignation officielle du président du CA une fois le dossier validé. En tout état de cause, la présidence sera tournante et assurée tous les 14 mois par un des membres du conseil. Dans l'édition de jeudi dernier, La Tribune avait évoqué les turbulences qui agitaient le club, des turbulences au demeurant récurrentes et surtout habituelles à une période bien précise, l'intersaison, et, par voie de conséquence, des conditions de préparation et de démarrage de la saison sportive à chaque fois chaotiques. Nous saurons ainsi qu'à l'instant même où le président de l'association et celui de la section football, quoique les titres et les statuts des dirigeants valent roupie de sansonnet au CSC, qu'à l'instant où se tenait la rencontre avec les journalistes, le club ne disposait que de 10 000 DA dans la trésorerie et que la mise faite par les 8 actionnaires dans le cadre de la société sportive par actions servirait le cas échéant à la prise en charge de l'équipe sportive au cas où le CSC n'obtiendrait pas l'agrément. Les apports faits par ces derniers seront consignés comme prêts et remboursés le cas échéant. Sans doute à partir des premières dotations consenties dans le cadre des subventions de la commune et du fonds de wilaya et autres sponsors institutionnels. Dans la foulée du recensement des difficultés, nous saurons que, pour le moment, l'ossature de l'équipe n'est pas encore connue. Il en est de même pour l'entraîneur dont l'identité ne serait confirmée que dans les quarante-huit heures qui allaient suivre. La même tranche de temps allait être consacrée à des entretiens avec les joueurs venus de divers horizons, une présélection de ceux retenus et un regroupement technique ultérieur qui devrait permettre d'établir la liste finale. En tout état de cause, la préférence des dirigeants est allée à une dizaine de jeunes joueurs ayant accompli l'essentiel de la phase retour la saison écoulée. «Ce sont des enfants du club et nous avons pris la résolution de leur faire confiance en ne faisant appel, de l'extérieur, qu'à des joueurs utiles et à des postes précisément ciblés. Nous allons revenir aux fondamentaux, c'est-à-dire exploiter les potentialités locales», diront à l'unisson Fersadou et Boulhabib. Les deux dirigeants ont affirmé garder deux fers au feu, rassurant les supporters via les médias que «le CSC était paré pour l'une ou l'autre des options, quoique le professionnalisme semble être la bonne dans la mesure où il existe une volonté politique irréversible d'y aller». D'ailleurs, pourrait-il en être autrement puisque des considérations extranationales l'exigent (l'obligation faite aux clubs disputant les différentes compétitions continentales et intercontinentales d'appartenir à un championnat professionnel, ndlr). En fait la conférence de presse n'apportera rien de nouveau sur ce qui se passe au CSC et, dans le cas présent, elle aura juste permis au nouveau président de se présenter aux journalistes. Il y aura eu quand même un pavé dans la mare avec cette information sur les biens du club, lequel, finalement, ne disposerait de rien contrairement aux affirmations martelées depuis une quinzaine d'années, notamment par un grand commis de l'Etat, selon lesquelles celui qui est présenté comme le seul doyen des clubs algériens était à la tête d'un hôtel (Marhaba), d'un restaurant (gare routière Est), d'un terrain à hauteur du plateau du Mansourah, d'un logement (rue Benmeliek), d'un cercle (avenue Belouizdad), du boulodrome dit Panis, etc. Or, selon les propos tenus par Med Boulhabib, «il n'existe aucun acte de propriété contrairement à tout ce qui a été répandu ici et là depuis des années. Vous pouvez le confirmer en vous présentant à la direction des domaines, et, moyennant 50 dinars, obtenir toutes les informations». Comment expliquer alors que le CSC ait bénéficié depuis autant d'années de toutes les infrastructures précédemment évoquées ? La réponse est de notoriété publique, sauf qu'il y a des secrets qu'il n'est nulle raison de chercher à percer ou à éventer. Et dans la même veine, le wali de Constantine aurait donné des instructions pour que la réalisation de la nouvelle résidence du club soit entamée dans les meilleurs délais, intégralement équipée et prise en charge par le Trésor public, «déchargeant ainsi, voire offrant un cadeau inattendu aux actionnaires en leur épargnant un investissement qui avoisinerait facilement le milliard de centimes», soulignera le président de l'association. De son côté, le DJS aurait donné des instructions pour que la maison de jeunes de la cité Filali serve de lieu de regroupement aux joueurs et que le stade du 17-Juin soit considéré comme le lieu de domiciliation de l'équipe (qui est la condition sine qua non pour l'agrément du club professionnel). Question volonté politique irréversible… qui oserait affirmer le contraire.