La contrefaçon représente 10% du commerce mondial, soit 200 à 300 millions de dollars, dont une grande partie profite au crime organisé, échappant totalement aux normes de production et aux contrôles qualité. Les produits cosmétiques contrefaits inondent le marché. Chaque année, des crèmes solaires à la composition douteuse, parfois comportant des ingrédients à haut risque, sont écoulées et vendues sans le moindre contrôle. Et les conséquences sur la peau sont dramatiques. L'appel lancé par la Société algérienne de dermatologie pour la création d'un comité de cosméto-vigilance n'a apparemment pas eu d'écho auprès des pouvoirs publics. Les dermatologues ne cessent, depuis quelques années déjà, de plaider pour la mise en place de cette structure qui permettra de lutter contre la confrefaçon des produits cosmétiques. En effet, les produits cosmétiques ne sont pas soumis à une autorisation de mise sur le marché comme les médicaments. Pourtant, les cosmétiques peuvent contenir des substances interdites ou autorisées sous conditions. Pour rappel, le comité de cosméto-vigilance devrait réunir des représentants des ministères de la Santé et du Commerce en vue de freiner le phénomène de la contrefaçon dans le domaine de la dermo-cosmétique. La mise sur pied de cette structure permettra de surveiller le risque d'effets indésirables attribué à l'utilisation d'un cosmétique mis sur le marché, la sécurité des produits avant leur commercialisation, leur composition, la toxicité d'ingrédients entrant ou étant susceptibles d'entrer dans la composition des produits cosmétiques. En l'absence d'un comité de cosméto-vigilance, le marché des cosmétiques et notamment les crèmes solaires contrefaites, voire dangereuses prolifère. «Face à ce phénomène, le consommateur est appelé à redoubler de vigilance», mettent en garde les spécialistes. Le prix «alléchant» ne doit pas être un prétexte pour acheter une crème solaire ne répondant à aucune norme, qui pourrait s'avérer extrêmement toxique. «De même, les produits vendus sur les trottoirs, exposés à longueur de journée au soleil, peuvent comporter des dommages irréversibles», préviennent les dermatologues. A. B.