Photo : Riad De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche A quelques heures du début du Ramadhan, les Bouiris sont préoccupés par les augmentations de prix des produits alimentaires enregistrées au niveau du marché. En dépit des assurances des responsables des différents secteurs impliqués dans la régulation du marché, notamment l'agriculture et le commerce, durant ce mois afin de permettre à la majorité de la population de subvenir à ses besoins, les citoyens sont méfiants à l'égard des mesures prises. Ils ne croient guère aux déclarations invitant les commerçants à éviter les augmentations de prix pour les différentes denrées alimentaires et œuvrer dans le sens de l'abaissement de leur marge bénéficiaire à cette occasion, vu qu'au niveau des étals la tendance est de jour en jour à la hausse pour les aliments qui sont plus prisés durant ce mois (légumes, fruits, viandes rouges et blanches) ainsi que d'autres produits avec lesquels les ménages ont l'habitude de garnir la table à la rupture du jeûne. Face à cette situation, plusieurs citoyens ont indiqué qu'ils ont été contraints de réagir en s'approvisionnant depuis plusieurs jours en produits, afin d'échapper à l'appétit vorace des commerçants. Ceci, selon leur revenu mensuel et la disponibilité des produits. En plus des dépenses inhérentes au mois sacré, la plupart des familles se tournent déjà vers les articles scolaires de la rentrée et les effets vestimentaires qu'il faut acheter pour la fête de l'Aïd. Un enseignant que nous avons rencontré a indiqué que, cette année, les frais de la rentrée seront limités du fait que les habits de l'Aïd seront utilisés pour la rentrée des classes. Ceci au moment où plusieurs boutiques d'habillement ont commencé à vendre des tabliers scolaires (bleus et roses), ainsi que des effets vestimentaires pour la rentrée. Sur un autre registre, les propriétaires des restaurants, salons de café et gargotes s'emploient à effectuer des aménagements dans leurs magasins pour la fabrication et la vente des gâteaux traditionnels tels que la zalabia et autres. Et ce, malgré des rappels à l'ordre d'associations des commerçants qui veulent en finir avec ce phénomène circonstanciel de transformation des restaurants et magasins fast-foods en boutiques sans avoir une autorisation au préalable de la part des services concernés et sans prendre les précautions nécessaires concernant l'hygiène et la qualité des produits alimentaires mis en vente. De leur côté, un groupe de commerçants de Bouira a demandé aux services de la Sonelgaz de trouver des solutions concernant les coupures répétitives du courant électrique, ce qui provoque la détérioration du conditionnement des aliments et aussi la perte d'une énorme quantité de produits, en raison de la hausse des températures durant cette saison où la conservation de toute denrée nécessite une permanence dans l'alimentation électriques des équipements, en permanence.Par ailleurs, sur le plan de la solidarité avec les familles démunies, à l'occasion du mois du Ramadhan, nous avons appris que, d'après le recensement établi en juillet dernier à travers la wilaya, une enveloppe financière a été dégagée pour la circonstance, comme cela se fait à travers les autres régions du pays. Ainsi, selon ces services, une somme de 98 millions de dinars a été réservée pour la distribution de 32 500 couffins aux familles nécessiteuses et l'ouverture de 13 restaurants de la rahma au niveau de Bouira, Lakhdaria, Sour El Ghozlane, Aïn Bessem, M'chedallah et Ahnif. Nos sources ajoutent que les aides dégagées pour cette année proviennent du budget de la wilaya, des budgets communaux et des contributions des bienfaiteurs. Notons que, pour le Ramadhan 2009, les mêmes services avaient distribué près de 22 000 couffins aux nécessiteux et ouvert 11 restaurants de la rahma, avec une enveloppe estimée à 68 millions de dinars.