Photo : S. Zoheïr De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche La fin du mois du Ramadhan, de la fête de l'Aïd et des préparatifs de la rentrée scolaire 2008/2009 a permis quelque peu aux piétons de gagner de l'espace sur les trottoirs, déjà trop étroits, de la ville de Bouira. Ces espaces ont été occupés durant plusieurs semaines par des vendeurs à la sauvette contre lesquels les pouvoirs publics n'ont rien pu faire, compte tenu de leur présence en force près des marchés et à plusieurs endroits connus par une forte densité de passants. En effet, déjà au début de l'été, les services du commerce et de l'hygiène qui ont supervisé et organisé la caravane «Pour un été sans intoxication alimentaire» à travers la wilaya de Bouira, avaient, comme cela a été fait à travers le territoire national, mis en garde les consommateurs contre l'achat de denrées alimentaires auprès de certains revendeurs à la sauvette ou autres commerçants qui exposent leurs produits en dehors des conditions et normes d'hygiène fixées par la réglementation, tels, par exemple, les marchands de poissons qui continuent de vendre leurs produits au-delà de 10h et les revendeurs de lait et de ses dérivés dans des endroits incommodes, comme ils ont tenu à préciser que la lutte contre le commerce informel ne peut réussir sans la contribution des consommateurs. A travers un bilan établi au premier semestre 2008, les services de contrôle de la qualité et de la lutte contre la contrefaçon, relevant de la direction du commerce de Bouira, ont indiqué avoir effectué près de 3 817 interventions dans le cadre de leurs missions de contrôle. Ces interventions se sont soldées par la fermeture de 44 locaux commerciaux pour vente de produits périmés, absence d'hygiène, produits non conformes à la réglementation.Une trentaine de quintaux de produits alimentaires ont été saisis, entre viande rouge et blanche, boissons, lait et dérivés. Les pertes sont estimées à 386 965 DA. Pour l'activité commerciale, les services concernés ont procédé à 1 965 interventions durant le premier semestre 2008. Selon les mêmes sources, la perte qui a été causée au Trésor public s'élève à plus de 30 millions de dinars. D'autre part, les mêmes sources ajoutent que, durant la première semaine de Ramadhan 2008, les services de la Direction de la concurrence et des prix (DCP) ont effectué près de 350 interventions ayant abouti à la fermeture de 6 fonds de commerce et au dépôt d'une vingtaine de dossiers auprès des instances judiciaires. Au cours de ces opérations, les responsables ont fait état de la saisie de 100 kg de viande rouge et blanche, au niveau des différents points de vente, situés dans le chef-lieu de la wilaya et d'autres agglomérations urbaines. Ces deniers jours, il a été constaté effectivement un recul du phénomène, mais cela n'est pas dû principalement au dispositif mis au point par les services du commerce, car, dans une société où dominent le chômage et la baisse du pouvoir d'achat, d'autres vendeurs, sinon les mêmes, ne tarderont pas à occuper à nouveau le domaine public et autres lieux pour exposer leurs marchandises, acquises par la spéculation, dont des produits de luxe provenant de l'étranger ayant échappé au contrôle de la douane ou autres services du commerce, qu'ils ont achetés sur les grands marchés de la région, tels Sidi Aïssa, dans la wilaya de M'sila, Alger, El Eulma et autres villes commerçantes du pays. Pour des citoyens que nous avons rencontrés, le trabendo et le commerce parallèle tirent profit des événements festifs célébrés par la population, dont le Ramadhan, les fêtes religieuses et toute autre occasion où les trabendistes trouvent un moyen pour se faire des bénéfices conséquents au détriment des finances locales et en dépit des mesures de répression en vigueur.