C'est au Musée national des l'enluminure, de la miniature et de la calligraphie (palais Mustapha Bacha) que la ministre de la Culture, Khalida Toumi, a inauguré lundi dernier l'exposition du calligraphe algérien Taleb Mahmoud. Lauréat du trophée d'or de l'artiste en 2009, il a développé une approche très contemporaine de la calligraphie arabe aux influences perses. Considéré comme le précurseur et l'introducteur de l'art abstrait dans la calligraphie, Taleb Mahmoud offre aux visiteurs une dizaine de tableaux aux couleurs sombres mais harmonieuses. «L'intérêt pour la création au sens surréaliste de la couleur et des formes dans la tentation et l'envie de construire quelque chose en partant de rien. L'artiste calligraphe Mahmoud Taleb développe son travail dans la détermination d'un contraste chromique qui s'appuie sur la variation des couleurs tout en incorporant la lettre arabe. Cette recherche a mené Mahmoud Taleb à concevoir une approche de la calligraphie qui s'inscrit véritablement dans le contemporain», déclare M. Belkahla, directeur du musée dans le catalogue de présentation de l'exposition.Avec un bon nombre d'œuvres qui décorent les murs des salles du musée, le calligraphe offre aux visiteurs une nouvelle technique qui sort du lot du déjà-vu. Mettant en avant les lettres de l'alphabet arabe, l'artiste l'a fait aussi pour le côté arabo-musulman. En fait, toutes ses œuvres immortalisent des psalmodies qui honorent Dieu. A la veille du mois de carême, cette exposition spirituelle avant tout et technique reflète tout le savoir-faire de l'artiste. Se basant sur la technique de la peinture en relief, l'artiste a eu recours à l'utilisation de couleurs sombres, cuivre, argent, très proches des matériaux qui donnent à ses œuvres un aspect de sculpture. Certains auraient même confondu avec de la sculpture sur cuivre qui est aussi un art à part. Né en 1960, Mahmoud Taleb a fait ses études de base à Oran, suivies d'une formation artistique en 1982. Après avoir effectué de longues recherches, l'artiste opte pour l'expressionnisme abstrait tout en étant influencé par la sculpture. Il fera par la suite plusieurs expositions qui dévoileront son talent, à l'image de l'exposition collective de calligraphie organisée lors du 2ème Festival culturel panafricain. Par ailleurs, profitant de la présence des médias au vernissage, Mme Khalida Toumi est revenue sur la polémique du prochain Salon international du livre déclenché par la déclaration de son commissaire qui boycotte l'Egypte. La ministre a tenu à préciser que le SILA attire chaque année plus d'un million de visiteurs et rivalise avec d'autres salons. Appréhendant certains boycotteurs, la ministre a aussi souligné que ces derniers sont perdants à tous les coups. Rappelons que le vernissage s'est déroulé en présence de l'ambassadeur iranien en Algérie et de celui d'Irak. W. S.