Dans son rapport mensuel publié hier, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu à la hausse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2010 et 2011. Pour cette année, l'AIE table sur une hausse de 80 000 barils par jour, alors que pour 2011, l'augmentation prévue est de l'ordre de 50 000 barils/jour.Ainsi, selon la même source, la demande mondiale de pétrole s'élèvera cette année à 86,6 millions de barils par jour (mb/j), soit 1,8 mb/j de plus qu'en 2009 (+2,2%). En 2011, elle devrait atteindre 87,9 mb/j, soit une hausse de 1,3 mb/j (+1,5%) par rapport à 2010. La prise en compte de nouvelles estimations concernant la croissance économique mondiale, notamment celles du Fonds monétaire international (FMI) et de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) explique ce relèvement de prévision. L'AIE s'appuie ainsi sur une hypothèse d'expansion de l'activité économique mondiale de 4,5% cette année et de 4,3% l'an prochain. Si la croissance économique était amputée d'un tiers, la demande mondiale de pétrole s'en trouverait réduite de 290 mb/j en 2010 et 1,2 mb/j en 2011, prévient l'agence. La croissance de la demande de pétrole en 2010 et 2011 provient presque entièrement des pays émergents, alors que la consommation des pays développés membres de l'OCDE continue de stagner. Elle est attendue en hausse de 0,2% en 2010 et en baisse de 0,4% en 2011, selon la même source. Hors de l'OCDE, la demande devrait au contraire bondir de 4,5% en 2010 et de 3,7% en 2011. En Chine notamment, la consommation de pétrole a grimpé de 9,9% en juin sur un an, estime l'AIE. La croissance de la demande devrait cependant ralentir de moitié en 2011 avec le retrait du plan de relance de Pékin : elle sera alors de 4,6% contre 9% prévu cette année. Concernant la production, elle a progressé de 850 000 b/j en juillet à 87,2 mb/j. Par rapport à juillet 2009, elle est en hausse de 1,8 mb/j. La production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) progresse de 220 000 b/j à 29,2 mb/j, essentiellement grâce au Nigeria et aux Emirats arabes unis. Les prévisions de l'AIE sont publiées au moment où les cours du pétrole jouent le yo-yo. Hier, l'or noir s'échangeait toujours en baisse en raison notamment du renchérissement du dollar. A Londres, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 78,78 dollars, en recul de 88 cents par rapport à la clôture de mardi. A New York, le “brut léger texan” (WTI) pour la même échéance baissait de 91 cents à 79,34 dollars. Les cours du baril avaient pour rappel chuté avant-hier mardi, plombés par la publication d'une baisse des importations chinoises de brut en juillet et par un renchérissement du dollar, avant de réduire leurs pertes mardi soir, après l'annonce par la banque centrale américaine de certaines mesures de soutien à l'économie. Et de repartir hier à la baisse sous le seuil de 80 dollars. R. E.