La demande pétrolière enregistrée dans les pays émergents augmente, c'est un élément important qui a été pris en compte dans les prévisions 2009 et 2010 établies par l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et diffusées vendredi dernier. Dans son rapport mensuel, l'AIE souligne que la baisse de la demande mondiale de l'or noir causée par la récession mondiale devrait être «moins forte» que prévu cette année. Elle prévoit désormais un recul de 1,6% sur un an, à 84,9 millions de barils par jour (mbj), alors qu'elle tablait jusque-là sur une contraction de 1,7%. Pour 2010, l'AIE s'attend à une demande de 86,3 millions de barils par jour, en hausse de 1,7% sur un an, alors qu'elle espérait jusque-là une hausse plus modérée de 1,6%. Le «risque» qui pèse toujours sur les pays industrialisés, notamment la faiblesse persistante de la demande aux Etats-Unis, est compensé par la vigueur de la reprise dans les pays émergents. Elle écrit dans son rapport que «des premiers indicateurs meilleurs que prévus en Chine et en Inde, dont les économies continuent de bénéficier des plans de relance gouvernementaux», devraient en effet porter la demande mondiale de pétrole, progressant même de 3,6% en 2009 pour la Chine. L'AIE s'étonne cependant de «l'apparent décalage» entre une consommation limitée d'essence et la hausse des ventes de voitures dans le pays. L'AIE a finalement estimé que le prix du baril de pétrole atteindra 76 dollars d'ici à 2014, à taux de change constants, contre 60 dollars prévu dans son précédent rapport. Le pétrole a terminé en baisse vendredi dernier sur le marché new-yorkais pour la huitième séance consécutive, le baril clôturant sous le seuil de 70 dollars pour la première fois depuis début octobre. Les cours du brut ont souffert de la remontée du dollar, qui a occulté les bons indicateurs économiques publiés en Chine et aux Etats-Unis. Le contrat janvier sur le brut léger américain a fini en recul de 67 cents, soit 0,95%, à 69,87 dollars le baril. Il était tombé en séance à 69,46 dollars, son plus bas niveau depuis le 8 octobre. En huit séances, le baril a perdu 8,50 dollars, soit 10,8%.