La Chine domine de la tête et des épaules le monde de la petite balle blanche, au point que certains des principaux adversaires des Chinois dans le tournoi olympique qui commence jeudi sont… des Chinois, expatriés pour jouer sous des couleurs étrangères. Ces «étrangers» ont en général quitté leur pays parce qu'ils n'avaient pas réussi à se faire une place parmi l'élite du ping-pong chinois, la meilleure du monde. Le pays hôte des Jeux possède, en effet, les quatre meilleurs pongistes mondiaux, chez les garçons et chez les filles, et personne n'imagine à Pékin qu'une seule des quatre médailles d'or en jeu puisse leur échapper. Personne ? Sauf peut-être l'un des «expatriés». Quatre Américains, trois Espagnols, deux Canadiens, un Argentin, un Polonais et une Française, tous nés Chinois et naturalisés à l'âge adulte pour la plupart. Psychologiquement, leur position n'est pas facile. Tant qu'ils joueront contre d'autres étrangers, ils bénéficieront du soutien du public, comme on l'a vu dans d'autres sports, tel le badminton. Mais que se passera-t-il lorsqu'ils affronteront les champions chinois ? «Si je les bats, ils sont capables de mettre le feu à la maison de mon père», a déclaré mi-sérieux mi-goguenard l'Espagnol He Zhiwen, que ses camarades d'équipe appellent «Juanito». Pour la France, la seule pongiste engagée est Xian Yi Fang. Elle a quitté la Chine à l'âge de 19 ans pour venir jouer en Europe, et reste très attachée à son pays natal. Les Chinois de Chine, eux, ne doutent pas de leur force, et savent que «leurs» jeux Olympiques doivent être l'occasion d'une démonstration de leur superpuissance.