Un officier de haut rang au sein de l'armée libanaise vient d'être inculpé de «collaboration» avec Israël, a rapporté hier la presse locale, citant des sources judiciaires. «Le procureur du gouvernement auprès du parquet militaire Sakr Sakr a inculpé le colonel Antoine Abou Jawdeh de collaboration avec l'ennemi» depuis 2006, a précisé cette source. Cet officier se serait «réuni avec des officiers du Mossad [renseignements israéliens] à l'étranger et d'avoir fourni à l'Etat hébreu des informations sur la résistance [le Hezbollah, ndlr] et l'armée libanaise en contrepartie de sommes d'argent», a ajouté cette même source. Il s'agit du quatrième haut gradé de l'armée libanaise inculpé dans l'affaire concernant l'arrestation de plus de 139 personnes pour espionnage au profit de l'Etat sioniste qui a le bras encore trop long dans le pays du Cèdre. L'année dernière, le colonel Mansour Diab et le lieutenant colonel Chahid Toumieh ont été inculpés de collaboration avec l'Etat hébreu, auquel ils ont passé des «informations précises» sur des positions civiles et militaires. En mai dernier, la peine de mort a été requise contre un commandant, Ghazwane Eid Chahine. Par ailleurs, un ancien général de l'armée et cadre très respecté d'un mouvement allié du Hezbollah au Liban, Fayez Karam, avait été inculpé le 10 août de collaboration avec les services de renseignement de l'ennemi. M. Karam, dont l'arrestation avait choqué l'opinion publique, est soupçonné d'avoir transmis des informations sur la teneur des rencontres entre les dirigeants de son mouvement et ceux du Hezbollah. Cinq personnes ont jusqu'à présent été condamnées à mort pour espionnage au profit de l'Etat hébreu, dont un ancien sous-officier des Forces de sécurité intérieure. Un ancien général à la Sûreté générale, son épouse et son neveu, également fonctionnaire à la Sûreté générale, avaient aussi été inculpés en 2009. Par ailleurs, le Hezbollah a affirmé avoir remis mardi soir aux autorités libanaises les documents prouvant l'implication d'Israël dans l'assassinat en 2005 de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, dans un attentat à la voiture piégée à Beyrouth. «Un responsable du Hezbollah, Wafiq Safa, a donné aujourd'hui au procureur général libanais Saïd Mirza le matériel dévoilé par Sayyed Hassan Nasrallah (chef du Hezbollah) sur le rôle d'Israël dans le meurtre» lors d'une conférence de presse le 9 août, indique un communiqué du Hezbollah, ce mouvement chiite. Ces informations ont été transmises au Tribunal spécial pour le Liban (TSL), selon une source judiciaire, ont rapporté les agences de presse. L. M.