Amar Mezri, talentueux compositeur et interprète kabyle, a récemment sorti son nouvel album intitulé Ifut alhal. Paru aux éditions Kenza Diffusion, ce quatrième opus est composé d'une dizaine de chansons qui abordent avec poésie les différentes thématiques de l'amour, l'identité et la nostalgie dans un style musical original mélangeant savoureusement les tonalités modernes aux rythmes ancestraux amazighs. Toutes les paroles et musiques de l'album sont d'Amar Mezri sauf Iyya ad teddud et Lalla Yamina écrites et composées par Lyes Hadad. Enregistré au studio Casbah à Tizi Ouzou, les arrangements de ce nouvel opus sont signés Omar Hanib.Pour les plus impatients, ils peuvent découvrir des extraits de tous les titres de ce nouvel album sur le site officiel du chanteur. Dans la chanson éponyme de l'album Ifut elhal, Amar Mezri chante : «Dans le désert du désespoir, j'ai compris l'erreur d'espérer une présence.» Tandis que dans la chanson intitulée Di Tizu Wezzu, il met en exergue l'importance de préserver l'identité et l'héritage des aïeux en chantant : «Le véritable progrès c'est la tradition quand elle se prolonge.» Dans un extrait de la chanson Tiyri-w, il clame à ceux qui l'écoutent : «Mes mots, je les crie du haut de la montagne pour que l'écho s'entende au plus loin.» Dans la dernière chanson de l'album Iyya ad teddud, il chante avec émotion : «Sous l'azur, tu ne ressembles plus à toi seule, mais à mes vœux, à ce grand cœur aventureux, aux voyages que l'on fait ensemble…» Dès son plus jeune âge, Amar Mezri est attiré par la musique. A huit ans, il grattait déjà les premières cordes d'une guitare offerte par un ami de son père. Vers l'âge de onze ans, il monte véritablement sur scène en tant qu'interprète amateur dans son collège et à l'occasion de quelques fêtes de son village natal d'Aït Braham, dans la région d'At Wegnun près de Tizi Ouzou. Quelques années plus tard, à l'âge de dix-sept ans, il s'inscrit aux cours de musique de Rabah Dahmane au centre culturel de Ouaguenoun. Une année plus tard, c'est lui qui s'est mis à donner des cours dans ce même centre. Parallèlement, il se met à interpréter des chansons du terroir en leur adaptant une musique tout à fait originale, ce qui l'amena à former un groupe qu'il surnomma «Yaddes» en référence à un grand roi berbère, connu dans l'histoire de la Numidie. C'est dans les cités universitaires de Tizi Ouzou et d'Alger où il anime, avec son orchestre, des concerts gratuits, qu'il commence à séduire des fans de plus en plus nombreux. Faute de moyens, il décide de quitter le groupe pour jouer en tant que guitariste et bassiste dans les orchestres de plusieurs chanteurs tels que Moh Oubelaïd, Ali Ferhati, Karim Khelfaoui, Malika Domrane.En février 2004, il sort son premier album dans un genre particulier avec assez de fusion entre la musique maghrébine et occidentale ; il sera suivi par l'album Algeria paru en 2006. Quant à son troisième album intitulé Idelid wass-a, il sortit en 2008. Sur son site officiel, on peut lire : «Pour Amar, ce sont des moments magiques qui lui ont fait découvrir cette grande passion qui l'anime au quotidien. Quand l'un de nous lui demande qui est-il ? Il nous répond sans hésitation que sans la musique, il n'est rien.» S. A.