C'est à l'initiative de l'association «les Amis de la rampe Arezki-Louni», en collaboration avec le commissariat du Festival national de la musique chaabi, qu'un ultime hommage a été rendu vendredi dernier à Cheikh H'ssisen à l'espace Fadéla-Dziria de l'Institut national supérieur de musique. Dans son allocution d'ouverture, M. Abdelkader Bendameche, musicologue, interprète et commissaire du Festival national de la musique chaabi, a tenu à souligner que «H'ssisen a marqué de son empreinte personnelle la chanson chaabi», tout en mettant en exergue les innombrables qualités humaines et artistiques de ce chanteur et artiste peintre. «H'ssisen, qui jouait aussi bien le mandole, la mandoline et la guitare, avait aussi la faculté de mémoriser rapidement les qacidate qu'il écoutait», a relevé M. Bendameche qui évoqua le riche, mais très court parcours du défunt artiste, né le 8 décembre 1929 et décédé le 29 septembre 1958 à Tunis, à l'âge de 29 ans des suites d'une maladie. Le conférencier a aussi rappelé le parcours militant de H'ssisen, qui milita au sein du MTLD, puis dans les rangs du FLN dès sa création et rejoignit, ensuite la troupe artistique du FLN qui effectuait des tournées dans les pays frères et amis pour faire connaître la cause algérienne. Aussi présents à cet événement, les membres de la troupe artistique du FLN ont mis en relief le militantisme de H'ssisen, ainsi que ses qualités artistiques et humaines. «C'était le meilleur interprète chaabi que j'ai connu de ma vie», a affirmé Tahar Ben Ahmed, un membre de la troupe artistique du FLN, mettant également en exergue «sa bonté et sa simplicité». De son côté les comédien Taha El Amiri, également membre de la troupe du FLN, a déclaré que «H'ssisen était un homme très humble et toujours de bonne humeur».La soirée, organisée en prélude au 5ème Festival national de la chanson chaabi, et à laquelle ont pris part le représentant de la ministre de la Culture, la famille de H'ssisen ainsi que ses nombreux fans, a été animée par les chanteurs Abdelmadjid Meskoud, Mustapha Boutchiche et Aït Zaim qui ont interprété des succès du défunt artiste, notamment Youm el djemaâ rah tari, Allah iletha bihoum et sa chanson phare Tar el qafs. Par ailleurs, c'est dans le cadre de ses actions menées contre l'oubli que l'association Les Amis de la rampe Arezki-Louni a inscrit cet hommage. Constituée d'anciens habitants de la Casbah, l'association s'est fait connaître à travers divers hommages rendus à Hadj Mrizek et le martyr Arezki Louni. En animant le quotidien algérois, l'association compte bien transférer son savoir à la jeunesse et ce, en faisant connaître des personnalités disparues du monde artistique, suscitant à chaque fois la curiosité du public. L'association associe l'animation culturelle à une véritable campagne de sensibilisation sur le patrimoine algérois. W. S.