L'Iran a demandé aux pays occidentaux de ne pas interférer dans la question de l'Iranienne condamnée à mort par lapidation. Le ministère des Affaires étrangères souligne que l'affaire est toujours «en cours d'examen», rapporte son porte-parole.Le cas de Sakineh Mohammadi-Ashtiani, mère de famille de 43 ans, condamnée à mort par lapidation en 2006 pour adultère et complicité dans le meurtre de son mari selon Téhéran, a suscité, ces dernières semaines, une intense mobilisation des pays occidentaux, qui ont réclamé qu'elle ne soit pas exécutée. «Les procédures judiciaires sont très strictes, particulièrement concernant les affaires de meurtre», a déclaré Ramin Mehmanparast lors de son point de presse hebdomadaire. «Plus la sentence est lourde et plus la justice est méticuleuse dans l'examen de l'affaire, et c'est ce qui est en cours», a ajouté le porte-parole. La campagne a pris de l'ampleur Des gouvernements européens aux grands noms de la littérature et du cinéma, la mobilisation a pris de l'ampleur, lundi, pour sauver cette mère de famille. «La France, avec ses partenaires européens, examine actuellement tous les moyens qui peuvent être mis en œuvre pour éviter que la condamnation de Sakineh Mohammadi Ashtiani soit mise à exécution», a déclaré la porte-parole adjointe du ministère français des Affaires étrangères, Christine Fages. Par ailleurs, dix-sept personnalités françaises et internationales ont publié hier en France à l'initiative du philosophe Bernard-Henri Lévy une tribune de soutien à Sakineh Mohammadi-Ashtiani. Les écrivains espagnol Jorge Semprun, franco-tchèque Milan Kundera et nigérian Wole Soyinka ont signé ce texte, tout comme le chanteur et humanitaire Bob Geldof, le prix Nobel de la paix Jody Williams ou encore les actrices Juliette Binoche et Mia Farrow. L'ex-ministre Simone Veil et la socialiste Ségolène Royal, s'y sont associées. La révélation début juillet de l'exécution imminente par lapidation de cette Iranienne de 43 ans, avait déjà suscité une vague d'indignation dans le monde. La justice iranienne µavait annoncé, le 11 juillet, la «suspension pour des raisons humanitaires» du verdict. Mercredi dernier, le visage largement caché par un voile, Sakineh Mohammadi Ashtiani faisait des aveux à la télévision d'Etat iranienne pour dire qu'un homme avec qui elle était intime avait tué son mari en sa présence. Ses deux avocats se sont dit convaincus qu'il s'agissait d'aveux forcés. Son cas «est toujours en cours d'examen et rien n'a été décidé pour l'instant», avait indiqué, le 5 août, un responsable iranien à une commission des droits de l'Homme de l'ONU à Genève. Contestant la version officielle iranienne, les avocats de Mme Mohammadi-Ashtiani affirment qu'elle n'a été initialement condamnée à la lapidation que pour adultère, et que l'accusation de complicité dans le meurtre de son mari a été rajoutée ultérieurement par les autorités. Le président afghan condamne une lapidation dans son pays Le président afghan Hamid Karzai a, pour sa part, condamné la lapidation à mort d'un couple d'Afghans accusé d'adultère par les talibans dans le nord de l'Afghanistan. «Le président Hamid Karzai condamne la lapidation à mort de deux jeunes par les talibans dans la province de Kunduz et estime qu'il s'agit d'un crime impardonnable», indique la présidence afghane dans un communiqué. Selon un témoin, des responsables locaux et un chef rebelle, une jeune femme de 23 ans, déjà fiancée, et un homme marié de 28 ans ont été condamnés par les talibans à la lapidation devant une centaine de personnes, en majorité des talibans, dans le district d'Imam Sahib (province de Kunduz). Le couple avait quitté son village et avait été arrêté à son retour par les talibans. «Les talibans les ont condamnés à la mort par lapidation et des personnes dans la foule ont lancé des pierres sur le couple jusqu'à ce qu'ils meurent», avait affirmé Abdul Satar, un habitant témoin de l'exécution. In Le Vif.be du 18-08-2010