Condamnée suite à des aveux « forcés », Sakineh, cette Iranienne de 43 ans, est sous la menace d'une condamnation à mort. L 'Organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch a dit craindre l'exécution « bientôt » d'une Iranienne condamnée à mort par lapidation après la diffusion d'« aveux » télévisés. Sakineh Mohammadi-Ashtiani, une mère de deux enfants, âgée de 43 ans, a déclaré mercredi à la télévision d'Etat iranienne qu'un homme avec qui elle était intime avait tué son mari en sa présence. Ses deux avocats ont ensuite dit qu'elle avait été forcée de faire cet « aveu ». « Les aveux télévisés de Sakineh Mohammadi-Ashtiani renforcent nos craintes que l'Iran exécutera bientôt cette femme », écrit HRW dans un communiqué publié à Beyrouth. « Les hommes qui dirigent l'Iran n'ont apparemment pas honte du tout, ils prononcent d'abord la sentence barbare de mort par lapidation et ensuite recourent à une confession télévisée », ajoute l'ONG basée à New York. « Dans de telles circonstances, toutes les raisons portent à croire que les ''soi-disant'' aveux ont été obtenus sous la contrainte », a déclaré Nadya Khalife, responsable du dossier des droits de la Femme au Moyen-Orient. L'un des avocats de l'Iranienne, Javid Kian, a affirmé à HRW s'attendre à ce que la Cour suprême rende dans les prochains jours son verdict final sur l'exécution ou non de l'Iranienne. Il a ajouté que les autorités l'avaient empêché de voir sa cliente détenue depuis deux ans à la prison de Tabriz (nord-ouest). La révélation début juillet de l'exécution imminente par lapidation de cette Iranienne a suscité une vague d'indignation dans le monde. La justice iranienne a ensuite annoncé le 11 juillet la « suspension pour des raisons humanitaires » du verdict. Selon les autorités iraniennes, Mme Mohammadi-Ashtiani a été condamnée en 2006 pour adultère et implication dans le meurtre de son mari, et le verdict a été confirmé en 2007 par la cour d'appel. La défense et l'ONG Amnesty International affirment en revanche que Mme Mohammadi-Ashtiani n'a été condamnée initialement que pour avoir eu « une relation illégale » avec deux hommes après la mort de son mari, et que l'accusation de meurtre a été ensuite ajoutée par les autorités pour justifier cette condamnation. Une concertation entre les pays européens est en cours pour étudier « les moyens qui peuvent être mis en œuvre » pour éviter la peine de mort par lapidation à l'Iranienne Sakineh Mohammadi-Ashtiani, a annoncé hier le ministère français des Affaires étrangères. « La France, avec ses partenaires européens, examine actuellement tous les moyens qui peuvent être mis en œuvre pour éviter que la condamnation de Sakineh Mohammadi-Ashtiani soit mise à exécution », a déclaré la porte-parole adjointe du ministère, Christine Fages. La porte-parole était interrogée sur une pétition lancée par le philosophe français Bernard-Henri Lévy pour sauver cette femme. Cet appel réunissant des grands noms du cinéma et de la littérature a été publié hier par le journal Libération. Sakineh Mohammadi-Ashtiani, 43 ans, mère de deux enfants, avait déclaré mercredi à la télévision d'Etat iranienne qu'un homme avec qui elle était intime avait tué son mari en sa présence. Ses deux avocats ont ensuite affirmé qu'elle avait été forcée de faire cet « aveu ».